Déchets ivoiriens : Dauphin et Valentini libérés

Le 15/02/2007 à 19:20  

Déchets ivoiriens : pour Dauphin et Valentini c'est la quille!

Good bye Et voilà… C’est fait : les deux compères sont de sortie et quasiment blanchis… Trafigura s’est en effet engagée à verser 198 millions de dollars à la Côte d’Ivoire et fait coup double : elle se fait dédouaner de toute responsabilité par l’Etat Ivoirien et fait libérer les deux larrons, mis à l’ombre depuis septembre à la Maca, célèbre geôle du coin.

Août 2006 : un bateau affrété par qui vous savez, déverse sans complexe mais à l’aide de nombreuses complicités, 400 tonnes de déchets toxiques à Abidjan.

Septembre 2006 : dix morts au tapis et des milliers d’intoxiqués ; de fortes présomptions de culpabilité, des rapports accablants et deux Français mis à l’ombre, au cœur de l’Afrique.

Le gouvernement ivoirien« saute » et nos deux compatriotes sont menacés de mort.

14 février 2007 : c’est la Saint Valentin pour certains…

Pour Jean Pierre Valentini et Claude Dauphin, c’est la Quille !!!

Argent en morceaux En faisant un chèque de près de 200 millions de dollars à l’Etat ivoirien, Trafigura, dont Claude Dauphin est l’un des créateurs, réalise un coup fantastique : non seulement elle parvient par ce biais à faire libérer les deux compères mais en outre, elle est dédouanée de toute responsabilité dans cette affaire !!!

De fait, l’Etat de Côte d’Ivoire s’engage à :

garantir Trafigura qu’il fera son affaire de toute réclamation au titre des Evènements ;

prendre toutes mesures appropriées visant à garantir l’indemnisation des Victimes des Evènements.
L'Etat ivoirien :

se désiste formellement de l’action en responsabilité et en dommages et intérêts actuellement pendante devant la première chambre présidentielle du Tribunal de première instance d’Abidjan Plateau et de sa constitution de partie civile devant les juridictions d’instruction dans les poursuites engagées contre les Parties Trafigura ;

donne mainlevée de toutes mesures de saisie ou plus généralement de toute prise de garantie ou sûreté au préjudice des Partie Trafigura, et notamment des mesures ayant été prises en application des ordonnances signifiées les 17 octobre 2006 et 23 janvier 2007.

En clair : 10 morts (tout de même), un peu d’oseille et le tour est joué… on ressort plus blanc que neige de la Maca. Macabre non ? Et les victimes dans tout cela ?
Eric de Turckheim, l’un des responsables de Trafigura, qui répondait hier à notre confrère Le Figaro ne doute apparemment de rien : « nous n’avons aucune responsabilité dans cette affaire. Nous avons décidé de porter assistance à la Côte d’Ivoire parce que nous sommes une entreprise citoyenne et que nous entendons mener une action à long terme avec ce pays dans le domaine de la dépollution. Ensuite, nous avons signé un accord avec le gouvernement ivoirien pour mettre fin réciproquement aux actions judiciaires intentées entre nous. Mais nous considérons que nous ne sommes pas responsables de cette affaire de pollution ».

Incroyable non ?
De fait, un accord a été trouvé avec le gouvernement d’Abidjan quelques heures avant que la Cour d’Appel ne se prononce sur la détention des deux dirigeants. Mais apparemment, les deux événements seraient indépendants.

C'est fou ce que le hasard peut (parfois) bien faire les choses tout de même!!!

Le président Laurent Gbagbo a même expliqué hier à la télévision que les victimes allaient toutes être indemnisées.

Alors pourquoi se plaindrait-on en effet ?

Eric de Turckheim considère d’ailleurs qu’il est « essentiel que l’on mette en place une réglementation internationale qui fasse la transparence sur le traitement des déchets. Aujourd’hui, en ce qui nous concerne nous ne savons pas quelle est la destination finale des déchets dont nous devons nous débarrasser quotidiennement. La législation actuelle nous oblige à les délivrer à des prestataires choisis par les exploitants des ports où nos cargos font escale ».

L'est pas belle la vie???

En attendant il est prévu de dédommager les victimes et de dépolluer les sites contaminés. Fort bien!

Mais... Au rythme où vont les choses, on croise les doigts pour que ce ne soit pas, par un biais ou un autre, le contribuable qui trinque...