Déchets industriels banals : des marchés en délicatesse?...
Ils sont présents dans toutes les activités professionnelles sous forme de cartons, de ferrailles, de bois, de chiffons, de verres, de végétaux, d’inertes, d’ordures etc… c’est tout ces flux en mélange que les entreprises de tri et de recyclage trouvent dans leurs bennes de DIB.
Sous la pression des collectivités locales auprès des différents distributeurs et industriels, « nous avons vu disparaitre, étape par étape, une partie des flux de déchets qui composaient les D.I B. », exprime Eric Pascal, en son nom et au nom de ses confrères.
« Nous connaissons aujourd’hui les R.E.P. (la responsabilité élargie du producteur) qui signifient, pour nous, une perte certaine de volumes, mais aussi un besoin d’investissements, de mobilisation en moyens humains, si l’on veut rester des acteurs collecteurs et valorisateurs, sans oublier qu'il faut également répondre aux sollicitations des éco-organismes ».
Cela étant, si un deuxième sujet devait préoccuper les recycleurs, c’est clairement celui des centrales d’achats et « des acheteurs de groupes » qui mutualisent les consultations sur le plan national. « Je sais bien que des groupements du type Praxy sont supposés donner le change, mais ne soyons pas dupes, la couverture du territoire assurée par les grands groupes nous écarte de ces marchés, comme de ces volumes (...) Si j’osais, je me risquerais à compléter le tableau des évolutions du contexte dans leqyuel nous évoluons, en rappelant que les charges sont de plus en plus lourdes : charges de traçabilité, de gestion, de social et d’écotaxe entre autres, qui sont pour nous, des éléments de contre productivité, mais aussi de frein au pouvoir d’achat de nos salariés car on y laisse beaucoup de capacités capitalistes ».
« Il va de soit, que je ne peux pas faire l’impasse sur le traitement « des déchets ultimes » et « non triés » qui doivent être éliminés et qui résultent du tri des D.I.B.. Le CET n’est plus le seul exutoire pour ces D.I.B. ; l’on nous propose la valorisation énergétique, le fameux C.S.R. (Combustible solide de récupération) et la valorisation matière (via un tri plus fin grâce à des installations industrielles et mécanisées avant recyclage des flux). Autant de choix cornéliens à faire au sein de nos entreprises»...
Le responsable de la section DIB poursuit son raisonnement et affirme que la profession est « à la croisée des chemins dans ce domaine : il est peut être urgent d’attendre et de voir évoluer les besoins de chaque famille d’industriels intéressés par nos D.I.B. travaillés (les cimenteries, les chaufferies, les recycleurs…) ainsi que la législation, avant de prendre toute initiative»...
A ceci s'ajoute que dans la région couverte par le syndicat, les capacités pour receptionner les déchets en décharge sont variables d'un département à l'autre, avec, quand même, un petit mieux et donc une situation moins tendue que ce qui a prévalu en 2011 et 2012.
« Les 06 et 34 sont toujours en manque de site et les pouvoirs publics tardent à taper du poing sur la table pour imposer aux populations des outils de proximité et d’intérêt général. Dans les départements 04, 05, 13 et 84, les choses semblent s’améliorer quant à l’assurance de voir nos camions trouver des destinations pour les D.I.B., tout comme en Corse où le Syndicat SYVADES s’occupe du maillage de l’île.
A charge pour nous, de rester pragmatiques sur nos choix d’investissements, à ne pas jouer aux apprentis sorciers, et à rester malléables pour garantir notre différence», conclut Eric Pascal...