Déchets franciliens : quelles évolutions pour la collecte ?
L'Ordif (Observatoire régional des déchets d’Ile-de-France) a récemment présenté les derniers chiffres de la gestion des déchets ménagers et assimilés en Ile-de-France. En 2011, 5,69 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés ont été collectées, soit 96 000 tonnes supplémentaires par rapport à 2010. Ramenés à l’habitant, les tonnages collectés s’élèvent à 483 kg par habitant, soit une augmentation de 8 kg par rapport à 2010 (475 kg en 2010). Entre les années 2000 et 2011, les quantités collectées ont baissé de 24 kg par habitant, passant de 507 kg/an/hab à 483 kg/an/hab...
Selon les chiffres de l'Ordif, les quantités d'OMR (Ordures Ménagères Résiduelles) collectées diminuent depuis une dizaine d'années : on est passé de 397 kg en 2000 à 311 kg en 2011, soir -86 kg/hab sur la période (-1 kg/hab entre 2010 et 2011). Ceci s’explique en partie par un détournement de déchets autrefois comptabilités avec les OMR qui sont dorénavant collectées dans des collectes sélectives dédiées (D3E, textiles...) ou collectées dans des circuits privés (distributeurs ou acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire dans le cadre des filières REP par exemple).
Concernant les emballages et papiers graphiques, la hausse est de +0,9 kg/hab entre 2010-2011. 88% des tonnages sont collectés en mélange en 2011 contre 85% en 2010. L’essentiel des tonnages d’emballages/papiers graphiques sont collectés en porte-à-porte (95% comme en 2010). Sur la période 2000-2011, la hausse globale est de +16 kg/hab (19 kg en 2000 contre 35 kg en 2011). Pour ce qui est du verre, l’Ile-de-France présente la spécificité de collecter la majorité des emballages en verre en porte-à-porte (63%, contre 37% en apport volontaire). Cette proportion est stable depuis plusieurs années, bien que l’apport volontaire ait légèrement progressé entre 2007 et 2009 (passant de 35% à 37%). Stable en 2011 par rapport à 2010, la collecte a progressé ces dernières années de +5 kg/hab, passant de 16 kg en 2000 à 21 kg en 2011.
Les encombrants collectés en porte-à-porte ont diminué de 2000 à 2007 (de 33 kg/hab à 27 kg/hab) mais augmentent légèrement depuis. Ce service est quasi-généralisé sur l’Ile-de-France car il permet entre autres de compenser l’absence de déchèteries sur certains territoires. Entre 2010 et 2011, la hausse est de +1 kg/hab. Quant aux déchets verts, le nombre de communes proposant un service de collecte en porte-à-porte continue d’augmenter malgré la hausse du nombre de collectivités engagées dans un PLP (Plan Local de Prévention des déchets). Cela peut en partie expliquer la hausse des quantités de déchets verts collectés en porte-à-porte en 2011 par rapport à 2010 : +2 kg/hab. En 11 ans, la collecte a progressé de +4 kg/hab (de 15 kg en 2000 à 19 kg en 2011). Enfin, on observe un détournement des biodéchets autrefois collectés sélectivement vers une collecte de déchets verts en porte-à-porte. Côté chiffres, on est passé de 0,4 kg en 2000 à 0,6 kg en 2011, soit +0,2 kg/hab.
783 000 tonnes de déchets ont été collectées en déchèteries en 2011. Les quantités de déchets apportées ont augmenté de 75 000 tonnes entre 2010 et 2011, passant de 60 kg/hab à 66 kg/hab. Les apports ont principalement progressé sur le tout-venant (+38 000 tonnes), sur les déchets de construction et de démolition (+19 000 tonnes), et sur les déchets verts (+15 000 tonnes). Selon l'Ordif, la hausse des apports observée en déchèteries peut s’expliquer par plusieurs facteurs :
le parc de déchèteries a augmenté ;
les nouvelles déchèteries qui s’ouvrent sont intercommunales ce qui contribue à accueillir plus d’usagers (nombre de communes desservies plus important que sur les déchèteries communales) ;
la hausse des fréquentations des déchèteries et la hausse des apports par passage en déchèteries ;
avec la crise, les usagers peuvent avoir tendance à réaliser eux-mêmes leurs travaux de bricolage plutôt que de faire faire, ce qui contribue à augmenter les quantités de déchets occasionnels collectés en déchèteries.
A noter : au 1er janvier 2012, l’Ile-de-France compte 167 déchèteries fixes (soit une déchèterie de 70 000 habitants environ). Les déchèteries franciliennes sont majoritairement des déchèteries intercommunales (4 sur 5) et sont principalement situées en grande couronne (3 sur 4).
Dernier point : la destination de traitement des déchets des Franciliens. Leur traitement a peu évolué par rapport à 2010 : 57% des DMA (Déchets Ménagers et Assimilés) sont orientés en incinération ; 15% sont orientés en enfouissement ; 5% correspondent à des déchets de construction et de démolition ; 1% sont orientés en méthanisation ; 7% des DMA sont orientés en compostage. En revanche, les quantités totales orientées en centres de tri/repreneurs directs ont augmenté, passant de 14% en 2010 à 15% en 2011. Cette évolution s’explique par une hausse des quantités d’emballages/papiers graphiques collectés (3,6 kg/hab en 2010 et 35,4 kg/hab en 2011), et une hausse de déchets occasionnels collectés.