Déchets : explosion chez Veolia
On savait les prix des déchets recyclables déprimés… De là à faire exploser le caisson… Tout de même pas… Toujours est-il que l’explosion du broyeur, avant-hier, vers 5h50, au centre de traitement et valorisation des déchets de Veolia aux Quatre-Vents de Bourges, en a surpris et effrayé plus d’un… On ne déplore, fort heureusement, aucune victime…
Les déchets arrivent, sont déchargés puis récupérés par un grappin avant d’être introduits dans le broyeur... A la suite de quoi, on procède aux mélanges requis pour commencer la fabrication du compostage... 5 heures du mat : à cette heure matinale, les déchets collectés par Veolia commencent à être traités.
Peu de de temps après, on entend un grand BOOM! Le broyeur vient d'exploser.
Ce n’est certes pas la première fois que cela arrive et ce n’est sans doute pas la dernière… A l’origine du sinistre, très probablement une bonbonne de gaz. Normalement consignées, celles-ci doivent être rapportées chez le commerçant distributeur de la marque et non être bourrées dans un coffre de bagnole en fin de vie ou ensevelies sous on ne sait quoi dans un bac à ordures méngères…
Au demeurant Myriam Maestroni, qui dirige Primagaz, consciente du problème et du risque d’explosion potentiel, organise depuis des mois des rencontres avec les recycleurs afin de faire avancer ce dossier délicat des bonbonnes vides et dont les derniers détenteurs ne respectent pas la consigne. Point n’est besoin de faire un dessin sur la responsabilité des déchets d’emballages du metteur sur le marché (REP)… Sauf que cet emballage là est susceptible d’exploser dès lors qu’il est dirigé dans une filière à laquelle il n'est pas destiné et donc, en dépit du bon sens.
Or, dans le cas qui nous occupe, c'est vraisemblablement une bonbonne de gaz, jetée dans les déchets ménagers, qui est à l'origine de la déflagration. Placée dans une poubelle, elle a dû étre ramenée avec d'autres déchets. Bref : une fois entre les dents du grappin, ni vu, ni connu. Le tout peut être jeté dans le broyeur sans que personne ne s'aperçoive de rien. La bonbonne, sous l'effet du mouvement de la machine et de la chaleur, a explosé, soulevant le couvercle du broyeur en question. Les tôles avoisinantes se sont soulevées, les vitres se sont brisées. Fort heureusement, l'employé qui pilotait la manoeuvre depuis son bureau, n'a été que légèrement touché aux oreilles.
Les policiers du service local de police technique se sont rendus sur place et ont constaté que l’explosion est effectivement due à une bonbonne de gaz : elle est donc bel et bien accidentelle.
Avant hier, en fin de journée, le maire de Bourges et ancien ministre de l'Environnement, Serge Lepeltier, s'est rendu lui aussi sur les lieux : il est venu constater les dégâts. Le broyeur devrait être inutilisable pendant plusieurs semaines étant entendu que le rotor est peut être faussé...En attendant, les déchets de la ville de Bourges et d'une dizaine d'autres communes, qui sont traités au quotidien en ce lieu, le seront dans l'usine de Saint-Palais où les déchets seront acheminés par camion.
Reste à savoir ce que la bonbonne de gaz faisait dans les déchets ménagers...
« Et comme ce n'est pas rare, malheureusement», il serait bon que le législateur pose des règles précises en la matière, précise les choses et qu'une campagne d'information soit lancée avant qu'un accident plus grave ne survienne. « En effet, lorsque les gens perdent la consigne des bouteilles, les vendeurs refusent de leur reprendre ces emballages. Alors, on s'en débarrasse par tous moyens et notamment en les jetant dans les poubelles », indique le directeur du centre Veolia...