Déchets et pollution : du plastique jusqu'en Antarctique

Le 04/07/2018 à 17:24  
Déchets et pollution : du plastique jusqu'en Antarctique
Antarctique On pourrait penser que l’Antarctique est un espace lointain et préservé, mais c'est apparemment loin d'être le cas... L’analyse en laboratoire d’échantillons d’eau et de neige collectés pendant une expédition de Greenpeace en Antarctique a révélé la présence de microplastiques et de produits chimiques persistants dans une majorité des prélèvements testés...

 Les microplastiques sont des fragments de plastiques d’un diamètre inférieur à 5 millimètres. Les microplastiques dits "primaires", tels que les microbilles de plastiques par exemple, sont directement fabriqués par l’être humain. Les microplastiques dits "secondaires" proviennent d’objets en plastique plus grands (bouteilles, sacs...) qui se désagrègent au fil du temps. Les fibres de microplastiques peuvent quant à elles provenir d’habits et de pièces de tissu variées.

 Une étude a été menée et des échantillons recueillis pendant une expédition de 3 mois menée par Greenpeace en Antarctique entre janvier et mars 2018. L’organisation environnementale a conduit des recherches scientifiques notamment grâce aux plongées d’exploration du plancher océanique. Sur 8 échantillons d’eau de mer de surface analysés, 7 contenaient des microplastiques tels que des microfibres (au moins un élément de microplastique par litre testé). De plus, 9 autres échantillons ont été prélevés en utilisant un filet conçu spécialement pour les prélèvements de surface et des fragments de microplastiques ont été détectés dans 2 d’entre eux.

 7 des 9 échantillons de neige testés contenaient des concentrations détectables de produits chimiques persistants tels que des alkyls perfluorés ou polyfluorés. Ces produits chimiques sont utilisés largement dans le cadre de nombreux procédés industriels et dans des produits de consommation. Il a été démontré qu’ils sont responsables de troubles des fonctions reproductives et du développement chez les animaux sauvages. Les échantillons de neige collectés incluent de la neige fraîchement tombée, ce qui suggère que les produits chimiques dangereux ont été déposés depuis l’atmosphère.
 

 L'expédition pour recueillir ces échantillons s’inscrit dans le cadre d’une campagne mondiale de Greenpeace pour obtenir la création d’un sanctuaire marin en Antarctique d’une superficie de 1,8 million de km², soit 5 fois la taille de l’Allemagne. Une pétition en faveur de ce sanctuaire a déjà récolté 1,7 million de signatures (voir ici). Il s’agirait de de la plus grande surface protégée de la planète. Cette proposition est portée par l’Union Européenne au sein de la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR). Elle sera examinée en octobre 2018 par ses Etats membres, dont la France.
 En rapport direct avec le sujet, nous vous renvoyons à notre article : Déchets plastiques : l'océan Arctique n'est pas épargné.