Déchets, environnement : un potentiel d’emplois à cultiver

Le 17/07/2014 à 19:56  

Déchets, environnement : un potentiel d’emplois à cultiver
économie verte La Commission européenne a récemment adopté une communication dans laquelle elle expose son initiative en faveur de l’emploi vert. Elle y souligne les perspectives et les défis pour l’emploi que représente la transition amorcée vers une économie verte, à faibles émissions de CO2 et efficace dans l’utilisation des ressources. Le cadre intégré qu’elle décrit dans la communication doit permettre aux politiques consacrées au marché du travail et aux compétences de soutenir activement cette transition. La Commission explique en particulier combien il est important d’anticiper, d’élaborer des politiques qui aident les travailleurs à s’adapter aux changements structurels, mais aussi d’assurer de bonnes transitions sur le marché du travail et de renforcer la gouvernance et les initiatives basées sur le partenariat...

 "La transformation structurelle de l’économie en une économie verte et efficace dans l’utilisation des ressources change déjà la donne dans tous les secteurs. Elle offre la possibilité de créer des emplois de qualité, compatibles avec la protection de l’environnement, tout en contribuant à la relance et en œuvrant à la pérennité du bien-être des générations à venir. Si nous prenons les mesures qui conviennent, nous ferons de l’économie verte un vecteur essentiel de la compétitivité globale de l’Europe, au service de la réalisation des objectifs de la stratégie 'Europe 2020'", indique László Andor, Commissaire européen à l’emploi, aux affaires sociales et à l’inclusion.

 

 Dans la stratégie "Europe 2020" (voir notre article), le passage à une économie verte, à faibles émissions de CO2 et efficace dans l’utilisation des ressources, est décrit comme l’une des principales transformations structurelles en cours permettant d’obtenir une croissance intelligente, durable et inclusive. Ce modèle de croissance repose sur une adaptation structurelle de l’économie, dictée avant tout par la rareté des ressources (due aux prix et aux quantités limitées) et soutenue par les politiques publiques, les mutations technologiques et l’innovation, les nouveaux marchés et l’évolution de la demande des consommateurs et du tissu industriel.

emploi vert L’examen annuel de la croissance 2014 souligne le potentiel de création d’emplois de l’économie verte et la nécessité de mettre en place des cadres stratégiques dans lesquels les politiques relatives au marché du travail et aux qualifications soutiendront activement la création d’emplois. Or, seulement quelques Etats membres disposent de cadres stratégiques intégrés faisant le lien entre la croissance verte et l’emploi. La production d’énergie à partir de sources renouvelables, l’efficacité énergétique, la gestion des déchets et de l’eau, les mesures en faveur de la qualité de l’air, la protection et la restauration de la biodiversité et le développement d’une infrastructure verte sont des sources importantes d’emploi, par ailleurs peu sensibles aux aléas des cycles économiques. En effet, la crise n’a pas empêché l’essor des emplois verts puisqu’ils sont passés de 3 à 4,2 millions dans l’UE entre 2002 et 2011 et ont crû de +20% durant les années de récession (2007-2011).

 "Les emplois verts se classent parmi les plus dynamiques et les plus résistants de l’économie européenne. Loin d’être délocalisés, ils sollicitent les compétences locales dans des secteurs tels que l’efficacité énergétique des bâtiments, l’isolation des réseaux de distribution, le recyclage et les nouvelles technologies liées aux énergies renouvelables. Ces secteurs ont créé de l’emploi même pendant la crise. Avec 26 millions de chômeurs, l’Europe ne peut pas se contenter de créer de la croissance. Elle doit aussi développer les secteurs porteurs d’emploi. Le potentiel de création d’emplois du secteur vert est immense et nous devons nous assurer que l’Europe saura en retirer tous les avantages", souligne Connie Hedegaard, Commissaire à l’action pour le climat.

 Pour que se réalise pleinement le potentiel de création d’emplois des secteurs verts, il est indispensable que les politiques et les outils relatifs au marché du travail soient mieux ciblés et plus étroitement coordonnés avec les politiques consacrées à l’environnement, au climat et à l’énergie. Cela ne va pas sans difficultés, puisqu’une telle transition économique certes crée des emplois, mais en redéfinit d’autres. Dans sa communication, la Commission définit donc un cadre intégré pour les politiques consacrées à l’emploi et au marché du travail à l’échelon national et européen, qui vise notamment à :

  remédier aux déficits de compétences et de connaissances en favorisant l’acquisition des compétences appropriées et en améliorant l’anticipation des besoins ;

  anticiper les mutations sectorielles, assurer les transitions professionnelles et favoriser la mobilité, par exemple en promouvant une application générale du cadre de qualité de l’Union Européenne pour l’anticipation des changements et des restructurations et en travaillant plus étroitement avec les services publics de l’emploi ;

  soutenir la création d’emplois en faisant peser la fiscalité sur la pollution plutôt que sur le travail et en promouvant l’entrepreneuriat, les entreprises sociales et les marchés publics écologiques ;

  accroître la transparence et la qualité des données pour améliorer le suivi et l’analyse des répercussions de l’économie verte sur le marché du travail dans le cadre du semestre européen ;

  favoriser le dialogue entre les représentants des employeurs et les syndicats en ce qui concerne la transition vers l’économie verte ;

  renforcer la coopération internationale, notamment grâce à la plate-forme de connaissances sur la croissance verte instaurée par le Global Green Growth Institute, l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques), le PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement) et la Banque Mondiale.