Déchets électroniques : l'Inde au bord du gouffre ?
En Inde, les écologistes souhaitent un renforcement de la loi sur le recyclage des déchets électroniques. Concrètement, ils aimeraient l'arrêt de l'importation d'ordinateurs usagés, mais aussi que les entreprises constructrices d'outillage électronique prennent leurs responsabilités face à ce risque environnemental. Selon les estimations, l'Inde générera d'ici 2012 quelque 800 000 tonnes de déchets électroniques alors qu'il n'y a actuellement qu'une seule entreprise officiellement capable d'assurer leur recyclage. Il est donc grand temps de prendre le problème à bras-le-corps...
Actuellement, la plupart des téléphones et des ordinateurs sont actuellement démantelés sans attention particulière et avec très peu de protection pour les travailleurs. Greenpeace, Toxics Link et l'Association des Fabricants des Technologies de l'Information (MAIT) prônent donc à la mise en place d'une législation spécifique pour la gestion des déchets électroniques. Il faut savoir que les phases de recyclage des déchets électroniques ne sont pas toutes délicates, le démontage, déchiquetage, la récupération n'étant pas des étapes particulièrement dangereuses. Par contre, le stockage et le retraitement nécessitent une attention et des précautions particulières. Il faut donc se pencher sur le problème de toute urgence...
La gestion des déchets électroniques tombe sous le coup de la loi sur les déchets dangereux 2008 basée sur la Convention des Nations Unies sur la gestion des déchets dangereux dont l'Inde est signataire. Celle-ci couvre tous les matériels usagés qui possèdent des caractéristiques dangereuses et/ou dont les déchets se révèlent potentiellement dangereux. Sur l'année 2007-2008, selon un rapport de Greenpeace, l'Inde a produit 380 000 tonnes de déchets électroniques et seulement 3% de ces déchets ont été recyclés dans des centres agréés. Sans commentaire...
De nombreux pays développés se débarrassent de leurs déchets dangereux et de leurs déchets électroniques en Inde. On estime que ce montant de déchets toxiques augmente de 10% chaque année du fait de l'absence de lois suffisamment restrictives et d'une loi de 1994 autorisant l'importation d'ordinateurs de seconde main dans un but humanitaire. Mais cette loi n'a plus raison d'être, le pays étant devenue auto-suffisant dans le domaine des technologies informatiques.
Au cours des prochaines années, l'Inde devra donc se doter d'équipements suffisants pour gérer l'afflux de déchets électroniques en constante augmentation. La nouvelle législation devrait renforcer cette politique de recyclage en rendant les compagnies productrices de biens électroniques responsables du recyclage de leurs déchets.