Déchets électroniques : les consoles de jeu épinglées
Dans le rapport "Playing Dirty" publié ce mardi, Greenpeace révèle que les consoles de jeu les plus populaires (à savoir la Nintendo Wii, la Playstation 3 Elite (PS3) de Sony, et la Xbox 360 de Microsoft) contiennent des substances chimiques dangereuses telles que le chlorure de polyvinyle (PVC), les phtalates, le béryllium et les retardateurs de flamme bromés. Diantre...
Chacun à leur manière, ces trois constructeurs ont échoué au "greentest" élaboré par l'association écologiste. Par exemple, des taux élevés de brome ont été découverts dans la composition des trois consoles, dont 13,8% pour la PS3 et 12,5% pour la Wii. Certains composants de la Xbox 360 et de la PS3 contiennent des taux très élevés de phtalates, substances interdites dans la composition de jouets pour enfants vendus au sein de l’Union Européenne. Un de ces phtalates, le DEHP, est connu pour perturber le développement sexuel des mammifères (humains compris), en particulier chez les individus mâles. L’utilisation d’un autre phtalate, le DINP, que Greenpeace a trouvé seulement dans la Xbox 360, est déjà strictement interdit dans les jouets destinés aux enfants, à partir du moment où ils peuvent les mettre dans leur bouche (voir la directive 2005/84/EC).
"Notre test démontre clairement qu’une console plus verte est possible, et les fabricants ont déjà réalisé des efforts", souligne néanmoins Zeina Al Hajj. "Notre test montre qu’ils ont déjà réduit, voire éliminé, l’usage de substances dangereuses dans certains composants dans leur console." Ainsi, dans les contacts électriques de la Wii, aucune trace d’alliage de béryllium, et l’utilisation de PVC et phtalates s’avère limitée. De même, la PS3 de Sony contient des cartes mères exempts de brome, et Microsoft a limité l’emploi de matériaux bromés dans la conception du boîtier de sa Xbox 360.
Le marché des consoles de jeux a une des croissances les plus rapides dans l'électronique : plus de 60 millions de produits vendus en 2007, soit 14% de plus qu’en 2006. Non seulement elles contiennent des produits chimiques dangereux, mais engendrent des masses considérables de déchets, dits "e-déchets". Comme d’autres appareils électriques et électroniques, les consoles obsolètes se retrouvent le plus souvent sur des décharges publiques et/ou sont envoyées clandestinement vers des pays du Sud, l’Inde et la Chine en particulier, où fleurit le recyclage sauvage. Là-bas, des travailleurs s’intoxiquent et contaminent l’environnement en désossant sans aucune protection ces appareils, pour revendre les métaux précieux et les matières rares et réutiliser d’autres composants afin de réparer du matériel d’occasion.