Déchets, eau, énergie : en finir avec la fiscalité punitive

Le 08/04/2019 à 18:59  

Déchets, eau, énergie : en finir avec la fiscalité punitive

Fiscalité Refonder la transition écologique au plus près des territoires et des Français, c'est ce qui pourrait ressortir du Grand Débat mené depuis plusieurs semaines, pour répondre au vaste mouvement de contestation populaire née de l'opposition massive à une transition écologique réduite à une fiscalité punitive : les Français attendent mieux que de toujours être taxés sans vraiment voir les retombées sur leurs territoires. Diminuer les factures sur l'énergie, l'eau et les déchets, qui représentent des sommes importantes, serait, selon Amorce, une bonne piste à suivre...

 L'association Amorce relève que les Français ne sont pas farouchement opposés à la transition écologique ; en revanche, ils ont violement rejeté une fiscalité punitive qui ne cesse de progresser dans bien des domaines (Contribution Climat Énergie, Taxe sur le stockage des déchets, prélèvement de l'État sur les redevances de l'eau, taxe ou redevance d'enlèvement des ordures ménagères) dont ils sont captifs, en l'absence d'alternative financièrement abordables. De plus dans de nombreuses régions, on ne voit pas vraiment les bienfaits de cette fiscalité dite écologique retomber sur les territoires...

 Nos concitoyens souhaitent que soient mises en place des solutions alternatives pour protéger leur environnement tout en améliorant leur pouvoir d'achat; en conséquence de quoi, il est on ne peut plus souhaitable que le gouvernement montre qu'il a écouté (et entendu) les Français sans pour autant abandonner ses ambitions pour l'environnement. Pour l'association représentant les collectivités locales, l'enjeu est donc bel et bien d'affecter davantage de moyens à l'accompagnement des Français en faveur de solutions vertueuses pour l'environnement, mais aussi pour leur porte-monnaie, en diminuant les factures sur l'énergie, l'eau et les déchets qui représenteraient près de 4000 euros par an et par foyer. 

L'association estime donc que le gouvernement aurait tout intérêt à maintenir une politique faite d'ambition en matière de transition énergétique et écologique et ce pour éviter une double peine : l'augmentation des factures et la dégradation de l'environnement des Français.
Pour ce faire, plaide Amorce, "il doit affecter massivement de nouveaux moyens financiers pour la rénovation énergétique, le développement des énergies renouvelables locales, la réduction des déchets, le recyclage, les économies d'eau et la lutte contre les nouvelles pollutions de l'eau".
L'asso ne manquant pas l'occasion pour rappeler que les "collectivités qui ont reçu les compétences, mais sans les finances nécessaires, sont les mieux placées pour permettre aux Français de mieux profiter des bénéfices de la transition écologique : maîtrise des factures, création d'emplois, protection de leur environnement proche".

 De ces constats découle l'urgence qu'il y a à affecter "massivement les 10 milliards de recettes de la fiscalité écologique sur les déchets, l'énergie et l'eau pour leur permettre de déployer des politiques de transition écologique ambitieuses dont les Français pourront directement bénéficier". Plutôt que d'augmenter encore la fiscalité dite écologique, mieux vaudrait affecter intégralement les recettes générées par cette fiscalité (personne n'ignore qu'une part de celle-ci est utilisée par Bercy pour tout autre chose) à la transition écologique dans le cadre d'un pacte 'Transition Écologie et Pouvoir d'achat' avec les Français.
Et de conclure que les territoires sont dans l'attente d'annonces fortes du gouvernement dans les conclusions du Grand Débat pour accélérer la transition écologique tout en améliorant le pouvoir d'achat des Français en apportant de nouveaux moyens financiers aux collectivités. Les conclusions de cette démarche nationale ne doivent en tout cas pas être un rendez-vous manqué...