Déchets du BTP : des actions pour favoriser la valorisation

Le 05/05/2018 à 19:57  
Déchets du BTP : des actions pour favoriser la valorisation
Déchets de chantiers BTP La Fédération Française du Bâtiment (forte de 50 000 adhérents, dont 35 000 de taille artisanale), son syndicat national des entreprises de démolition (SNED-FFB), accompagnés par l’Ademe, la Capeb et Suez sont mobilisés ... Tous souhaitent s'inscrire dans la dynamique orchestrée par la feuille de route gouvernementale, mais aussi satisfaire les exigences réglementaires  : la Directive Cadre Européenne de 2008 impose le réemploi, le recyclage et la valorisation matière des déchets du BTP à hauteur de 70 % en poids, à partir de 2020, soit dans un avenir très proche. Il faut dire que les déchets du BTP en France représentent 30% du total des déchets toutes activités confondues ; face à de telles quantités, le tri et la valorisation des déchets de chantier sont devenus un enjeu majeur pour tous les professionnels du secteur.

 Du site internet dédié, aux partenariats pour mieux capter les déchets sur le territoire, on assiste depuis les modifications législatives et réglementaires 2017, à une véritable mobilisation pour permettre aux professionnels de mieux valoriser les déchets du bâtiment. Il s'agit en effet, de répondre aux besoins de construction tout en réduisant la consommation de ressources et la production de déchets du bâtiment (plus de 42 millions de tonnes de déchets par an, dont 11 millions de tonnes de déchets du second œuvre).

Dans ce contexte, les solutions de proximité restent une réponse pertinente à la question du traitement des déchets de chantiers : d'où le développement de deux outils dans le cadre de la plateforme collaborative Démoclès, un projet qui vise à faire progresser le recyclage des éléments de second-œuvre issus de sites de démolition/réhabilitation (voir notre exposé).
 www.dechets-chantier.ffbatiment.fr: une solution simple, mais jugée inédite, pour identifier les points de collecte qui orientent les déchets vers des filières de recyclage et de valorisation. Créé en 2004 par la FFB, le site et son application smartphone « Déchets BTP » (qui permettent à l’utilisateur de localiser les points de collecte des déchets les plus proches de son chantier) ont été améliorés : l’ajout d’un filtre de recherche facilite grandement l'accès à une information complète sur les points de collecte et leurs solutions de valorisation des déchets du second œuvre, filière par filière (plâtre, PVC, fenêtres, moquettes, verre plat, DEEE), ce qui assure aux entreprises de travaux une meilleure orientation de leurs déchets vers les filières spécialisées.

 Des fiches informatives sur les filières de valorisation des déchets du second-œuvre opérationnelles sont désormais mises à disposition des entreprises de travaux, des gestionnaires de déchets, de la maîtrise d’ouvrage et de la maîtrise d’œuvre. Elles apportent les informations essentielles permettant aux différents acteurs de s’organiser afin de pouvoir recycler les matériaux présents sur les chantiers : les produits et matériaux qui se valorisent, une cartographie des acteurs de la filière, un synoptique sur l’organisation de la filière, un cahier des charges précis des conditions  d’acceptation des déchets et d’autres ressources encore.

Ces outils visent à « promouvoir la valorisation des déchets du bâtiment et l’utilisation de matériaux recyclés auprès de la maîtrise d’ouvrage en renforçant l’information sur les points de collecte ciblés et les filières qui composent le maillage territorial, encore insuffisant ». Pourtant, de leur nombre et de leur répartition sur le territoire dépendent notamment l’effort de tri, les coûts de transport et de gestion.
« La FFB a initié de nombreuses démarches pour aider et accompagner les entrepreneurs et artisans à répondre aux enjeux de l’économie circulaire. Le site Internet « déchets de chantier » et son application « Déchets BTP » en sont une bonne illustration ». Au lendemain de la publication de la FREC du gouvernement, « l’évolution de notre site et les fiches sur les filières de recyclage sont une nouvelle preuve que les acteurs professionnels sont engagés et prennent leurs responsabilités », a tenu à indiquer Jacques Chanut, Président de la FFB, des propos complétés par ceux d'Arnaud Leroy, Président de l’Ademe, qui a réaffirmé qu'on ne pourra pas « engager le changement de modèle vers une économie circulaire sans traiter la question des déchets du bâtiment qui représentent l’un des gisements les plus importants de déchets produits actuellement. Les nouveaux outils lancés aujourd’hui viennent compléter les solutions proposées aux acteurs du BTP pour mieux valoriser leurs déchets et en faire les ressources de demain, à eux de s’en emparer pour entrer dans la boucle et bâtir un modèle plus vertueux » …
De fait, le succès de Démoclès « se traduit par une demande plus pressante de la maîtrise d’ouvrage pour être accompagnée dans l’amélioration de la gestion des déchets de ses chantiers. Mais le maître d’ouvrage n’est pas le seul acteur clé pour faire évoluer la gestion des déchets. La maîtrise d’œuvre et les entreprises de travaux qui vont répondre à une maîtrise d’ouvrage de plus en plus exigeante ont tout autant besoin d’informations. L’accès à l’information est l’une des pierres angulaires de la réussite du programme, un levier essentiel pour un changement de pratiques. L’implication de la FFB et du SNED permet ainsi à Démoclès de répondre aux besoins de tous les acteurs de la gestion des déchets de chantier en rendant lisibles et accessibles les informations concernant les filières de valorisation des déchets et les acteurs de leur collecte », ajoutait Hervé Grimaud, Coordinateur de cet ambitieux programme.

Dans un registre complémentaire, nous apprenons que Patrick Liébus, Président de la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB), et Philippe Maillard, Directeur Général Adjoint France de Suez ont signé ce 4 mai, un partenariat visant à renforcer l’information et la sensibilisation des artisans du bâtiment, en vue d’améliorer le tri et la valorisation des déchets issus des matériaux de construction. Cet accord « prévoit également la co-construction de solutions permettant aux professionnels de respecter les objectifs fixés par la Loi de Transition Energétique. Pour les atteindre, plusieurs axes de travail ont été identifiés.
Suez développera des actions de conseil et d’accompagnement destinées à développer les connaissances des entreprises artisanales du bâtiment. Le spécialiste du traitement des déchets participera ainsi à la conception de différentes formations et supports dédiés aux artisans en termes de bonnes pratiques environnementales et de recyclage.
L'industriel travaillera de concert avec la la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment dans le cadre d’échanges avec les Unions Nationales Artisanales en ve de co-construire des offres et solutions
innovantes, adaptées aux différents métiers des entreprises artisanales du bâtiment et à la typologie de leurs déchets. Les deux partenaires annoncent que huit groupes de travail seront constitués : Equipement-Electrique-et-Electrodomotique ; Peinture-Vitrerie-Revêtements ; Charpente-MenuiserieAgencement ; Couverture-Plomberie-Chauffage ; Maçonnerie-Carrelage ; Métiers-et-Techniques-du-Plâtre-et-de-l’Isolation ; Serrurerie-Métallerie ; Métiers-de-la-Pierre.
Afin de la favoriser la valorisation des déchets dans les meilleures conditions qui soient, un échange de bons procédés est prévu à l'accord passé entre les deux structures : la Capeb « mettra tout en œuvre afin de multiplier les rencontres entre ses syndicats départementaux et les représentants de Suez au sein des territoires afin de renforcer les échanges et de créer des synergies locales », tandis que l'industriel fera bénéficier aux adhérents du syndicat, d'offres préférentielles, « notamment sur son site de e-commerce Valoservices qui propose la réservation en ligne de contenants (bennes de 7 à 15 m3 , big-bags 1m3, etc. . ) pour tous types de déchets de construction, puis leur collecte et leur traitement en filières agréées ».