Pas de poules mouillées à Pinçé, une commune Sarthoise qui s'est lancée dans la réduction des déchets en utilisant de braves poulettes qui auront pour mission, ce qu'elles ont accepté, de picorer à volonté les déchets ménagers organiques : dans une ambiance chaleureuse tout autant que conviviale, chaque foyer volontaire s'est vue remettre deux poules pondeuses, qu'il est évidemment interdit de cuisiner!
Lancé au printemps, comme une boutade ou presque, le projet s'est concrétisé : chaque foyer intéressé s'est vu remettre, après qu'il ait signé le contrat d'adoption, les gallinacés (avec un sac de grain), dans le cadre d'une cérémonie amicale, parrainée par le chroniqueur culinaire Jean-Pierre Coffe.
Le contrat indique les obligations de l'adoptant qui se doit de conserver ses poules au moins deux ans, bien les traiter, les nourrir et leur offrir la nuit un abri contre les prédateurs.
"L'idée est de réduire la quantité des déchets de chaque famille, de produire de bons oeufs, tout en jouant un rôle pédagogique auprès des enfants et en favorisant la convivialité entre voisins", a indiqué Lydie Pasteau, maire de ce village de 200 âmes, situé en zone d'élevage du poulet de Loué.
Pour l'heure force est de constater que l'idée n'a pas été jugée ridicule "puisque 31 foyers sur 87 ont adhéré à la démarche, alors qu'on n'en attendait qu'une douzaine".
Quant à Jean-Pierre Coffe, il est ravi ! "Je trouve que c'est une idée citoyenne simple et excellente. Essayer de réduire les déchets dans un pays où il y en a tant est une démarche intéressante. Et d'un point de vue nutritionnel, l'oeuf vaut largement un bifteck. Sans oublier l'aspect social, le partage, la convivialité", a t-il tenu à déclarer.
Il sera bon de rappeler qu'une poule peut absorber quelque 150 kg de déchets organiques par an et produire 200 oeufs... Et la mairie de Pincé annonce une facture totale de 600 euros pour cette opération, "poules et grains compris". Si l'initiative d'offrir des poules pour limiter les déchets est originale en soit, elle a déjà connu le succès à Mouscron, une ville belge qui l'a mise en pratique il y a deux ans environ.