Déchets de mercure : une convention bientôt finalisée
La cinquième et dernière série de négociations sur l’établissement d’une convention internationale sur le mercure se tiendra du 13 au 18 janvier prochains, à Genève. Elle devrait aboutir à l’adoption d’un accord visant à réduire les rejets de mercure dans l’air, l’eau et le sol. La Suisse, qui s’est beaucoup engagée pour la nouvelle convention, va intervenir lors des négociations en faveur d’une régulation effective et complète du mercure : production, utilisation et traitement des déchets...
Le mercure est le seul métal liquide à température ambiante. Il est très volatil et très toxique pour les êtres humains et les animaux quand il est inhalé ou ingéré. L'empoisonnement au mercure des habitants de Minamata (Japon) à partir des années 1930 est un exemple tragique de ses effets sur la santé humaine. Aujourd'hui, près de 2 000 tonnes de mercure provenant d'activités humaines sont rejetées par année dans l'atmosphère. Elles proviennent principalement de l'extraction artisanale d'or et des centrales thermiques fonctionnant au charbon ou à la lignite. Ce métal lourd est persistant et est dispersé par transport atmosphérique dans le monde entier. Outre les sites contaminés, les pollutions détectées aujourd'hui le sont souvent très loin de la source d'émission originelle.
La Suisse est à l’origine de la convention sur le mercure. Dès 2003, elle a ainsi demandé, avec la Norvège, que des négociations sur le sujet soient entamées. Suite à cela, la communauté internationale a décidé en 2009 de mettre sur pied un accord international afin de réduire les rejets de mercure au niveau mondial, dans le cadre du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE). La cinquième et dernière série de négociations aura lieu à Genève dans quelques jours. Elle devrait se conclure par l'adoption de la nouvelle convention par les 147 Etats présents.
Le projet de convention règle notamment :
l'approvisionnement et le commerce du mercure ;
les utilisations du mercure dans les produits et les procédés industriels ;
les mesures à prendre pour réduire les émissions dues à l'extraction artisanale d'or ;
les mesures à prendre pour réduire les émissions des centrales thermiques et des installations de métallurgie ;
le stockage et le traitement des déchets contenant du mercure ainsi que la gestion des sites contaminés.
Les travaux sont près d'aboutir pour ce qui concerne l'extraction artisanale d'or et la gestion des déchets. Dans les autres domaines, une solution doit être négociée sur la base des options existantes.
Suivant le mandat approuvé par le Conseil fédéral ce 9 janvier, la délégation suisse va s'engager pour que la nouvelle convention génère une diminution effective des émissions de mercure tout au long du cycle de vie du métal. Elle soutiendra notamment l'interdiction d'ouvrir de nouvelles mines ainsi que la fermeture des mines existantes. Elle s'engagera pour que la future réglementation vise à interdire l'utilisation de mercure dans les produits et les procédés industriels, à l'exception de ceux pour lesquels il n'existe pas d'alternative actuellement. La délégation suisse va par ailleurs s'engager pour qu'un mécanisme de financement effectif et efficace soit mis sur pied pour soutenir les pays en développement et émergents lors de la mise en œuvre de la convention.
Cet article est à lire en complément de notre précédente dépêche : Mercure : bientôt une législation plus contraignante ?.