Déchets de la plaisance : vers la fin du serpent de mer ?
Ces matrices, pour grandes unités de plus de 23 mètres, n'avaient pas été stockées dans les meilleures conditions et s'étaient détériorées. Le marché capricieux du monocoque de luxe, couplé à un besoin de place chez Nautitech (pour la mise en production prochaine de deux modèles de catamarans de plus), a accéléré la réflexion qui mène à leur destruction.
Pour déchiqueter, broyer, trier, on a fait appel à un spécialiste, le Rochelais Arc environnement, l'un des opérateurs agréés par l'Association pour la plaisance éco-responsable (APER), laquelle est devenue le bras armé de la Fédération des industries nautiques visant depuis un an environ le recyclage des déchets de la filière nautique et de plaisance.
Nautitech, qui surfe sur l'argumentaire écolo afin de mieux vendre ses bateaux, a bien compris l'intérêt de le décliner aussi dans l'environnement de son site de production. « Ça participe de l'évolution de l'image de l'entreprise et de la plaisance », souligne le directeur industriel, François-Pierre Vernier. Aucun obstacle dans cette déconstruction : la composition élémentaire d'un moule de coque écartant la présence des polluants que l'on rencontre dans les bateaux morts de leur belle mort, les fonds de cuves, les traces d'hydrocarbures, les fusées, et autres batteries.
Selon le spécialiste, les seules chutes de fabrication fournies par les sites recourant au polyester constituent un gisement potentiel de 6 000 tonnes annuelles, dans un triangle compris entre Nantes, Limoges et La Rochelle. Auquel il ajoute le gisement ancien des bateaux à déconstruire, sur le sort desquels se penchent de plus en plus activement les collectivités locales, les ports de plaisance, comme les assureurs.
En vertu de l'dage qui veut qu'une épave écartée, c'est une place de port de gagnée, « nous déconstruisons de plus en plus, depuis trois ans, avec des volumes qui augmentent chaque année ». Arc environnement estime broyer 30 à 40 bateaux par an. Ces deux dernières années, il a signé deux très beaux marchés pour la déconstruire 160 dériveurs type 4.70...