Le recyclage? Elle connait. Et puis, elle aime... Passionnée, la créatrice Nathalie Girardin récupère désormais les chutes de la production d'une coutellerie pour habiller des luminaires. Original. Surtout qu'il s'agit de valoriser des déchets tout en mettant à l'honneur le savoir-faire de notre pays ! L'idée a fait "tilt" dès qu'elle les a vues : les plaques d'acier provenant de la coutellerie Claude Dozorme, entreprise familiale située à Thiers, sont dorénanvant valorisés...
D'un côté de l'acier... des couteaux, des déchets de coutellerie ... De l'autre, une femme à l'affût et affûtée : son idée, consiste à récupérer pour faire des luminaires ! "Dans le jargon des couteliers, on les appelle les chatilles... Il s'agit des chutes dans lesquelles sont restées les découpes de fourchettes, de couteaux ou de cuillères autrement dit des déchets issus de la production de l'entreprise... Ce qui m'a plu dans ces plaques, c'est leur côté brut qui donne aux pièces un caractère industriel", avance l'artiste...
Persuadée du potentiel de ces plaques, Nathalie Girardin a expliqué son projet à Claudine Dozorme, directrice générale de l'entreprise de coutellerie. Séduite, cette dernière a adhérér sans réserves. "Jusqu'ici, nos déchets terminaient à la poubelle avant d'être repris par un ferrailleur pour être refondus, explique-t-elle. Les réutiliser est une formidable occasion pour nous de valoriser notre savoir-faire et au-delà de rappeler aux yeux du grand public que le patrimoine de la coutellerie est bien vivant".
Une fois les pièces d'acier récupérées, elles sont façonnées, en cylindre ou en rectangle, par un serrurier, puis traitées de manière à atténuer, sans pour autant les faire disparaître, les marques de soudure. "Comme les plaques sont récupérées de manière aléatoire, il arrive parfois qu'une fourchette ou une cuillère mal découpée reste solidaire de la plaque. Comme les traces de soudure, ces défauts font tout le charme des pièces", argumente l'artiste...
Puis, les modèles sont agrémentés d'un habillage d'intérieur en PVC ou en papier contrecollé que Nathalie Giradin choisit toujours de couleur vive, afin de "mieux faire ressortir la beauté de l'acier". A l'issue du processus, les pièces obtenues prennent la forme de suspensions au style industriel. Des créations qui, comme l'indique Nathalie, "peuvent tout à fait trouver leur place dans des cuisines privées ou dans des salles de restaurant".
Jusqu'ici, la collection, baptisée "Chute s" , comprend une vingtaine de pièces dont les prix oscillent entre 850 et 1.500 €. Une collection que Nathalie espère parvenir à étoffer rapidement ...