Déchets dangereux : le traitement des DASRI
Les DASRI (Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux) sont membres de la famille des déchets dangereux, et sont, à ce titre, très règlementés. C'est pourquoi ils sont notamment soumis à une obligation de traçabilité via des bordereaux de suivi de déchets (BSDAS). Toutes les opérations relatives à ce type de déchets, et notamment l’exploitation de toute installation de pré-traitement et de traitement, doivent être prises en charge par du personnel qualifié. Dans une récente fiche thématique publiée sur son site Internet, la Fnade fait le point sur les filières sécurisées de traitement des DASRI...
Dans ce domaine, la filière principale est celle de l’incinération directe (80% des tonnages). Elle se fait soit en co-incinération sur un Centre de valorisation énergétique (UIOM ou DIS ayant investi dans une chaîne automatique de manutention des conteneurs de DASRI, et ce dans la limite de 10% de sa capacité de traitement), soit dans un site spécialisé (incinération dédiée aux DASRI). En effet, la seule valorisation possible de ces déchets est énergétique ; celle-ci est d'ailleurs excellente grâce à la proportion significative de plastiques : outre de l’électricité, elle peut produire du chauffage urbain ou industriel, voire hospitalier.
La seconde filière est celle du pré-traitement par désinfection (20% des tonnages). Elle se compose obligatoirement de 2 étapes, avec un traitement final effectif des déchets dits "banalisés".
La désinfection (en général thermique) entraîne une réduction de la contamination microbiologique des DASRI. Cette "banalisation" du déchet est en général associée à un déchiquetage ou broyage, ce qui permet une réduction de volume et de rendre son aspect plus neutre. A noter : un simple autoclavage n’est pas un prétraitement agréé.
Un traitement final est ensuite nécessaire dans une filière autorisée pour les déchets ménagers et assimilés, donc en Installation de stockage de déchets non dangereux ou en Centre de valorisation énergétique. Ces déchets, une fois banalisés, sont interdits en compostage ou en recyclage, mais peuvent être transportés hors ADR (l'Accord européen relatif au transport international des marchandises Dangereuses par Route - voir ici). L’expérience et une étude récente (Ademe 2009) montrent que les coûts totaux des filières Incinération et Pré-traitement par désinfection sont en moyenne très comparables, pour autant que tout soit bien pris en compte.
source : Fnade