Déchets dangereux : le PNUE s'engage en Côte d'Ivoire
Un nouveau projet, lancé aujourd'hui par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement, devrait aider le Gouvernement de Côte d'Ivoire et d'autres dans la région à mieux gérer les déchets dangereux, tant à l'intérieur de leur pays qu'au-delà de leurs frontières. L'initiative, financée par les gouvernements des Pays-Bas, de la Suède et du Danemark, vise à aider à aborder la problématique des faiblesses systémiques dans le contrôle des mouvements de déchets dangereux entre les pays, ainsi que la gestion des déchets dangereux et la question des déchets générés à bord des navires...
Le projet aborde plusieurs problèmes importants soulevés par le déversement de déchets dangereux issus du navire 'Probo Koala' dans les zones résidentielles d'Abidjan en août 2006 (voir notre exposé) : les lacunes dans les instruments de contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et des déchets générés à bord des navires, le comportement peu scrupuleux de certains opérateurs privés, et le besoin de renforcer la capacité de gestion des déchets dangereux dans de nombreux pays en voie de développement, dont la Côte d'Ivoire.
Dans le cadre de l'initiative du PNUE, un plan de gestion sera élaboré en consultation avec les acteurs locaux dans le secteur, sur la base de données authentifiées quant à la quantité et à la qualité des déchets, et en tenant compte du cadre légal existant. Afin de faire face aux problèmes liés à la gestion écologiquement rationnelle des déchets dangereux et d'autres déchets dans le port d'Abidjan, des recommandations seront fournies. Objectif : l'amélioration des systèmes et des procédures portuaires. Diverses agences gouvernementales qui jouent un rôle dans la gestion de déchets dangereux entrant dans le port feront également l'objet d'une formation ciblée.
Sachant que de bonnes pratiques de gestion au niveau national sont inefficaces à moins d'être associées à un renforcement similaire de capacités de gestion au niveau régional, le projet cherchera également à promouvoir l'application des accords environnementaux multilatéraux pertinents dans plusieurs autres pays africains.
Finalement, le projet étudiera la faisabilité d'élaborer et de mettre en oeuvre un système d'alerte précoce entre les autorités d'Europe et d'Afrique, en collaboration avec l'Organisation Maritime Internationale (OMI). Cela devrait être le premier pas vers un système dans lequel l'information sur les mouvements de déchets dangereux vers l'Afrique est transmise à temps aux autorités concernées, leur permettant de prendre des mesures préventives ou préparatoires pour la gestion des déchets dangereux. Bien que la situation diverge sans doute de pays en pays, l'incident dans le port d'Abidjan a mis en évidence certaines lacunes qui pourraient survenir dans d'autres Etats d'Afrique. La procédure de consultation entre le Gouvernement de Côte d'Ivoire, le PNUE et d'autres agences de l'ONU a servi à développer un programme d'actions préliminaire pour combler ces lacunes.
Ce processus pourrait également s'avérer utile à d'autres pays dans la région. Dans ce contexte, une seconde phase du programme développé à la suite de l'incident du 'Probo Koala' en Côte d'Ivoire, destiné à couvrir 8 pays vulnérables abritant des infrastructures portuaires en Afrique, est actuellement en préparation pour les donateurs. Ce programme de renforcement des capacités (Phase II) incluera des activités similaires à celles entreprises en Côte d'Ivoire dans chacun des pays participants.