Feuilleton à rebondissements multiples, défaut de solution pérenne sur l'île de Beauté, les déchets corses n'en finissent pas de faire parler, alors que le but serait qu'ils soient enfin, bien traités... Dernier épisode en date, les écologistes EELV de Toulouse sont montés au créneau pour adire "non" à l'éventualité d'un traitement dans la Ville rose, des déchets en provenance de Corse, à partir de la fin 2019.
"L'incinérateur du Mirail fait partie des équipements pressentis pour traiter des déchets en provenance de Corse à partir de fin 2019", indique EELV dans un communiqué. "Les capacités de traitement sur l'île ayant actuellement atteint leurs limites, ce sont ainsi 20.000 tonnes de déchets qui transiteraient chaque année vers Toulouse pour y être brûlées", déclarent les écologistes. Et donc, il est clair et net que EELV Toulouse "s'oppose totalement à une telle décision, qui ne pourrait intervenir que par la prise par les services de l'Etat d'un arrêté de dérogation à la règlementation en vigueur, celle-ci limitant le transport des déchets aux seuls départements limitrophes de la Corse".
L'organisme public qui gère les déchets en Corse, le Syvadec, avait annoncé (voir notre dépêche) en septembre avoir retenu deux offres pour le traitement sur le continent de plusieurs milliers de tonnes de déchets de l'Ile de Beauté, où la question est source de crises récurrentes.
Ces deux offres portent sur quatre sites différents: au Vigeant en Poitou-Charentes (Séché Environnement), pour 40 000 tonnes par an, à Nîmes (Veolia) pour 8 000 tonnes par an, à Toulouse (Veolia) pour 20 000 tonnes par an, et à Perpignan (Tiru) pour 15.000 tonnes par an.
"Est-il besoin de rappeler l'impact du transport des déchets sur le trafic routier (...) l'impact du transport et du traitement des déchets sur les émissions de gaz à effet de serre et la qualité de l'air ?", s'interroge EELV.
Le traitement de ces déchets ménagers à Toulouse interviendrait en outre "en contradiction flagrante avec la réduction du nombre de collectes hebdomadaires dans les communes périphériques (de Toulouse), annoncée par le président de la Métropole (Jean-Luc Moudenc, LR) à l'occasion de ses voeux 2019...", selon le texte.
"C'est pourquoi nous attendons du président de Toulouse Métropole qu'il fasse acte de cohérence en signifiant au préfet de la Haute-Garonne son hostilité au traitement des déchets corses à Toulouse", concluent les écologistes.
L'élimination des déchets en Corse, qui ne dispose d'aucun incinérateur, repose actuellement sur l'exploitation des deux seuls centres d'enfouissement de l'île. Chaque année, la Corse produit plus de 220.000 tonnes de déchets, dont 163.000 tonnes sont enfouies alors que le reste est trié.