Déchets corses : la mairie de Toulouse emboîte le pas, et dit "Non"

Le maire de Toulouse, suit les écologistes qui se sont opposés au transfert des 20 000 tonnes de déchets ménagers en provenance de Corse, évoquant une "aberration environnementale" : l'édile de la Ville rose vient de faire part de son opposition concernant leur éventuel traitement sur son territoire...
Dans un courrier au préfet de Haute-Garonne et de la région Occitanie Etienne Guyot, en date du 13 février, Jean-Luc Moudenc exprime ses "plus fortes réserves, que ce soit sur le trafic de camions supplémentaires entrant dans notre Métropole, déjà en proie aux difficultés de circulation, ou plus encore sur une gestion non locale des déchets".

Le syndicat qui gère les déchets en Corse, le Syvadec, avait annoncé en septembre avoir retenu deux offres pour le traitement sur le continent de plusieurs milliers de tonnes de déchets de l'Ile de Beauté, où la question est source de crises récurrentes.
Ces deux offres portent sur quatre sites différents: au Vigeant en Poitou-Charentes (Séché Environnement), pour 40.000 tonnes par an, à Nîmes (Veolia) pour 8.000 tonnes par an, à Toulouse (Veolia) pour 20.000 tonnes par an, et à Perpignan (TIRU) pour 15.000 tonnes par an.
"Le traitement de tonnes de déchets par l'usine du Mirail (quartier populaire de Toulouse) venant de plusieurs centaines de kilomètres me semble tout à fait incohérent et dénué d'intérêt général", a souligné le maire. La Société thermique du Mirail (Setmi) est une filiale de Veolia. Mais elle est également une société délégataire du Syndicat mixte Decoset, dont Toulouse Métropole (présidée par M. Moudenc) est membre majoritaire.

Mi-janvier, les écologistes EELV de Toulouse s'étaient déjà "totalement" opposés à l'éventualité d'un traitement dans la Ville rose des déchets en provenance de Corse à partir de la fin 2019.
L'élimination des déchets en Corse, qui ne dispose d'aucun incinérateur, repose actuellement sur l'exploitation des deux seuls centres d'enfouissement de l'île. Chaque année, la Corse produit plus de 220 000 tonnes de déchets, dont 163 000 tonnes sont enfouies alors que le reste est trié.
