Déchets BTP : les distributeurs ruent dans les brancards
Si la récupération des piles en boutiques, ou encore des médocs en pharmacie peut-être discrète, il n’en va pas de même des déchets de chantier. Aussi, les distributeurs de matériaux ont développé une sorte d'allergie au projet de loi relatif à la transition énergétique qui introduit une obligation de reprise des déchets .
Aussitôt, la Fédération du négoce de bois et de matériaux de construction, la FNBM, est montée au créneau, faisant valoir qu'il s'agirait, si le texte était validé en l'état, d'une « contrainte exorbitante » pour les distributeurs et surtout, d'une contrainte « économiquement désastreuse ». Déjà en novembre dernier, dans le cadre de son grand rendez-vous annuel, elle avait indiqué, par la voix de son président, Géraud Spire, qu'en 2015, on risquait de l'entendre manifester son opposition à cette idée d'obliger les distributeurs de matériaux, à collecter les déchets du bâtiment et des TP, rappelant haut et fort que « nous ne sommes pas producteurs de déchets…, et donc, ça n'est pas notre rôle ».
Si les lignes ne bougent pas, que le projet actule est validé, « à compter du 1er janvier 2017, tout distributeur de matériaux, produits et équipements de construction à destination des professionnels s’organise pour reprendre, sur ses sites de distribution ou à proximité de ceux-ci, les déchets issus des mêmes types de matériaux, produits et équipements de construction à destination des professionnels qu’il vend ». Tel est le libéllé de l’article 21 quater du texte.
Ne perdant pas de temps, la fédération a adressé, le 11 février dernier, une lettre à la ministre de l’Ecologie, afin de dénoncer une « contrainte exorbitante », « injuste, économiquement désastreuse pour nos entreprises et surtout totalement inapplicable ».
On ne saurait donner tord à ces professionnels qui voient rouge : leur fédération, qui rassemble évidement des hommes de terrain, n'a même pas été consultée avant que ne soit rédigé le projet de loi.