Il n'est pas si courant de voir un groupe du BTP s'intéresser d'aussi près aux déchets générés par l'activité du bâtiment. C'est pourtant le choix qu'a fait l'entreprise Chavigny qui a installé à Saint-Amand-Longpré, une plateforme lui ayant permis de collecter près de 25 000 tonnes de déchets de chantier en un peu plus d'un an : gravats, plastique, bois...
Le dirigeant, Pascal Chavigny, explique avec bon sens, que mieux vaut être en avance. La loi fournit en effet la nouvelle trajectoire à prendre et l'objectif à atteindre : le secteur du bâtiment devra recycler 70 % des matériaux qu'il utilise, d'où le choix de cette entreprise de coupler le tri au négoce de matériaux, puisque tel est son coeur de métier.
Intégrer cette nouvelle branche qui nécessite de déposer et ramener des bennes sur la plateforme n'a pas fondamentalement modifié le quotidien qui supposait déjà des activités de transport pour ce qui touche à la gestion des matériaux négociés avec les clients.
Force est de constater que cette initiative ne manque pas d'intérêt : en 18 mois environ, 24 000 tonnes de déchets, dont 7 à 8 000 tonnes hors gravats, ont pu être captées, grâce à environ 200 bennes installées sur les chantiers ou les lieux de vente des matériaux neufs, à la grande satisfaction des artisans, souvent interdits de décheteries. Il est vrai que le PVC peut être recyclé, que le bois, une fois déchiqueté, peut alimenter des chaufferies ou être commercialisé, que les déchets de plâtre peuvent être valorisés eux aussi... Ce sont autant de tonnages qui peuvent échapper à l'enfouissement...
Il est d'ores et déjà prévu de mécaniser le tri sur la plate-forme, dès que l'on aura atteint les 12 000 tonnes de déchets hors gravats, ce qui ne saurait tarder au vu du succès rencontré...