
Près de deux ans auront été nécessaires pour boucler le plan «Prévenir et gérer les déchets de chantiers» (Predec) de l’Ile de France : 43 millions de tonnes de déchets sont attendues chaque année, du fait de la construction du Grand Paris, comprenant la création de logements et de voies facilitant les déplacements des populations. Le Conseil régional a entériné la semaine dernière, ce plan, qui vise à inciter les entreprises du BTP à limiter la production de déblais, mais surtout à en améliorer le recyclage. L’idée est aussi de répartir les tonnages dédiés au stockage parce que jusqu’à maintenant, l’essentiel (80% environ) était « récupéré » par la Seine-et-Marne qui avait indiqué son « ras le bol »….


L’avant-projet de Predec (Plan de prévention et de gestion des déchets de chantier) a donc été adopté par le Conseil régional d’Ile-de-France, par vote unanime, le 18 juin; il met fin au tout stockage en Seine-et-Marne. Au demeurant, dans un communiqué, le président UMP du Conseil départemental de Seine-et-Marne Jean-Jacques Barbaux s'est félicité que « la voix du département ait été enfin entendue sur ce dossier si sensible ». Il a rappelé que « les élus seine-et-marnais se battent depuis de longues années pour que la Seine-et-Marne ne soit plus la poubelle de l'Ile-de-France ».
C’est un pas de géant qui vient d’être fait, afin de prévenir et surtout recycler le max de déchets issus du BTP, le poids lourd des déchets de la région. Entré en vigueur dès le lendemain, après la validation du préfet de région, le Plan est donc opposable à l’Etat, aux collectivités territoriales et à leurs concessionnaires dans le cadre d’un marché de concession ou d’une délégation de service public (notamment l'autorisation d'exploiter une installation).




Paprec et Ypréma, pour ne citer que ces deux entités, n’ont pas été avares en effet, de démonstrations chiffrées, insistant sur la nécessité de miser sur des unités dynamiques et performantes, afin d’écouler les granulats préparés à partir de déchets de chantiers, pour autant que l’on opte pour la qualité. Qualité : le maître mot qui rassure les entreprises utilisatrices des matériaux recyclés, qui facilite le débouché de ces matières et sans lequel rien n’est possible. Se posant en militantes, ces entreprises convaincues, ont d’ailleurs favorisé la création d’une branche Recyclage des déchets du BTP au sein de Federec, en 2014… Présidée par Erwan Le Meur (Paprec) qui a choisi comme vice-président de la branche, Claude Prigent (Ypréma), on ne peut que saluer cette force d’anticipation de la fédération des entreprises de recyclage.
Car aujourd’hui, que constate-t-on, si ce n’est que le Predec a posé des objectifs ambitieux destinés à booster le recyclage de ces déchets inertes ?… Il pose en effet comme principe que l’on devra :





Enfin, puisque ça coule de source, on se contentera de confirmer que le Plan souligne qu’il sera nécessaire de créer 5 plateformes ferroviaires afin de faciliter les transferts de ces tonnages, mais aussi, de transporter 4 millions de tonnes de ces déchets inertes, par voie d’eau, dès 2026…
