Déchets aveyronnais : Solena n’est pas encore sorti de terre…
Après l'arrêt du site du Burgas à Sainte-Radegonde, c'est celui de Solozard qui fermera en 2019 à Villefranche-de-Rouergue : il y a donc urgence à réorganiser le traitement des déchets sur le département, et de mettre fin aux transferts de ceux-ci sur le département du Tarn. Solutions Environnement Aveyron, alias Solena, un projet consacré à l'installation d'une unité industrielle de traitement des déchets aveyronnais, porté par les entreprises Séché Environnement et Sévigné, finalisé en 2016, devrait déboucher sur une construction en 2019, une mise en service en 2020. Il sera implanté dans le bassin de Decazeville, sur les anciens terrains d'Umicore rachetés par Séché Environnement qui a pris en charge leur dépollution et qui y assure le suivi trentenaire...


Ces deux propositions ont été présentées au Syndicat départemental des ordures ménagères (Sydom) qui devait opter rapidement, puisqu'après l'arrêt du site du Burgas à Sainte-Radegonde, c'est celui de Solozard qui fermera en 2019 à Villefranche-de-Rouergue.«Résolument tournées vers l'avenir, et inscrites dans une démarche d'économie circulaire, les solutions proposées permettront de valoriser plus de déchets sous forme de matières ou d'énergies (électricité, chaleur). L'Aveyron sera au rendez-vous de la Loi de Transition Énergétique et pourra, avec Solena, envisager sereinement une autonomie, à court terme, dans la gestion de ses déchets non dangereux (...) C'est un projet ambitieux pour le territoire, c'est aussi une opportunité de reconversion vers l'économie verte pour les terrains dépollués, et pour lesquels il n'y a pas de conflit d'usage avec des activités agricoles ou touristiques», avaient indiqué les deux entités dans un communiqué commun.

Si le projet en tant que tel est finalisé depuis 2016, reste à déposer les dossiers d’autorisation de construire, une démarche actuellement en cours, la construction devant intervenir en 2019, pour une mise en service probable en 2020
Concrètement, il y avait en 2010 en Aveyron, environ 100 000 tonnes de déchets non valorisés. L’objectif à atteindre est de parvenir, en 2025, à 50 000 tonnes seulement : le projet est dimensionné pour ne recevoir que les déchets aveyronnais, calibré pour augmenter le taux de valorisation matière, produire de l’énergie, puis à moyen terme, de fabriquer du compost. En d’autres termes, il s’agira de récupérer les déchets valorisables, de fabriquer des CSR grâce à la partie des déchets non recyclable mais ne manquant pas de potentiel énergétique, et méthaniser la partie organique pour produire le biogaz, la fraction ultime prendrait la direction du site de « l’Igue du mas », non loin de là.
Telle est la teneur du projet de traitement et de stockage, un sujet des plus sensibles pour certains, les opposants, qui ne croient pas à sa viabilité, étant regroupés au sein de l'association ADEBA - Association pour la Défense de l’Environnement du Bassin et ses Alentours-, tandis que de nombreux élus sont favorables à l’idée de concrétiser…

Et pour ce qui est des coûts, chacun des protagonistes ayant défendu son projet en avançant qu’il est moins cher que celui du concurrent, il est difficile de déterminer avec certitude qui a raison, ou pas sur ce point qui divise évidemment les pro et les anti Solena…

