Déchets agricoles : l'Ouest se convertit au biométhane
L’unité de méthanisation de Mortagne-sur-Sèvre (85) a été inaugurée il y a quelques jours. Mené par un groupement de 10 agriculteurs venant de 4 exploitations et rassemblés dans la SAS Agribiométhane, ce projet a été accompagné par de nombreux acteurs, dont l’Ademe et le Conseil Général de Vendée. Cette unité sera le premier site de ce type dans l’Ouest et le 4ème en France. Elle permettra de traiter 21 000 tonnes de substrats, issues à plus de 70% des effluents d’élevage des 4 exploitations, ainsi que 6 000 tonnes de déchets organiques provenant de l’industrie agroalimentaire, collectées et approvisionnées par Suez Environnement...
Le gaz vert est le terme générique désignant les gaz d’origine renouvelable. Le biogaz est un gaz vert issu de la fermentation en absence d’oxygène de matières organiques. Ce biogaz, après épuration, devient du biométhane qui est odorisé, contrôlé et compté par GrDF avant d’être injecté dans les réseaux de gaz naturel. La production de l’unité de méthanisation de Mortagne-sur-Sèvre devrait atteindre 1 million de m³ de biogaz brut par an. En parallèle, 80% du produit restant (digestat méthanisé) sera épandu sur les parcelles agricoles. La première injection a été réalisée en avril dernier.
Début 2014, la Commission européenne a fixé comme objectif d’ici 2030 d’atteindre une part de 27% d’énergies renouvelables, tout en réduisant de -40% les émissions de GES (Gaz à Effet de Serre). Cette ambition est partagée en France dans le cadre de la transition énergétique et des nombreux plans territoriaux en faveur d’énergies propres, sûres et produites près de leurs lieux de consommation. De son côté, GDF Suez s’est fixé comme objectif de porter à 5% la part du biométhane dans les réseaux, soit 20 TWh à l’horizon 2020. Depuis 2010, sa filiale GrDF, co-pilote du groupe de travail injection avec l’Ademe, contribue activement au développement de cette filière et estime qu’en 2050, 73% de gaz vert circulera dans le réseau de distribution (voir notre dépêche).
GDF Suez et Suez Environnement sont les seuls acteurs à intervenir sur l’ensemble de la chaîne de valeur : de la collecte des biodéchets, y compris déchets agricoles, à la vente d’offres commerciales au gaz vert en passant par la valorisation énergétique et agronomique des déchets, la production, le transport et la distribution du gaz. De plus, la production de ce gaz vert va contribuer à pérenniser l’agriculture locale. "Les perspectives de développement de la filière sont d’autant plus intéressantes que les usagers sont maintenant prêts à utiliser cette énergie, notamment dans le secteur des transports. C’est le cas de la RATP qui a signé en mai 2014 un accord avec GDF Suez pour équiper 20% de sa flotte de bus au biogaz d’ici 10 ans [voir notre article]", indiquent les 2 Groupes.