Déchèteries : quid de la sécurisation des sites ?

Le 03/05/2011 à 12:34  

Déchèteries : quid de la sécurisation des sites ?
vidéosurveillance Depuis le déploiement des premiers équipements sur l’ensemble du territoire dans les années 90, le parc français des déchèteries s’est considérablement développé et profondément transformé (voir notre article). Il y a 2 raisons à cela : la double impulsion d’une société de consommation générant sans cesse plus de déchets à traiter ; la mise en place de filières adaptées aux nouveaux besoins et répondant aux enjeux environnementaux. Toutes ces mutations entraînent des changements liés à la sécurisation des sites (conditions de sécurité, contrôles d’accès, vols et vandalisme). Et si on faisait le point ?...

 Afin de proposer aux collectivités des solutions techniques adaptées, l’Ademe réalise actuellement une étude nationale sur la sécurité et le contrôle d’accès en déchèteries dans le but de proposer aux collectivités des solutions techniques adaptées. Cette étude a un triple objectif :

   identifier les exigences réglementaires, de conception, de fabrication et de performance en termes de sécurité des équipements implantés dans les déchèteries ouvertes au public pour prévenir les risques, et en particulier les chutes de hauteur ;

   réaliser un état des lieux en France des équipements utilisés en déchèteries pour contrôler l’accès et pour optimiser les volumes de déchets (compacteurs, broyeurs...) ;

   identifier le phénomène de vols et de vandalisme en déchèteries afin de proposer des actions visant à le réduire.

 Concrètement, cette enquête comporte 3 phases : une enquête par e-mail auprès de l’ensemble des 1 749 maîtres d’ouvrage de déchèteries (741 maîtres d’ouvrage représentant 56% des déchèteries ont répondu), puis une enquête téléphonique auprès de 200 collectivités sélectionnées, et enfin 30 visites de collectivités. La première phase a mis en lumière le fait que les équipements des déchèteries sont encore trop souvent inadaptés à l’ajout de nouvelles filières de tri et de gestion des déchets, mais également insuffisants en termes de sécurité. Il existe des marges de progrès substantielles pour assurer une meilleure sécurisation du dépôt de déchets mais également de la circulation sur les sites des usagers comme des personnels employés. Selon l’étude de l’Ademe, 18% des maîtres d’ouvrage de déchèteries ont déjà subi au moins un accident grave sur leur installation, la principale cause étant la chute de hauteur. L’importance de sécuriser les zones de dépôts avec des dispositifs adaptés est bien appréhendée par 60% des maîtres d’ouvrage ayant sécurisé leur zone de déchargement avec différents types de dispositifs.

 Deuxième point : dans un contexte d’augmentation des flux et des visites en déchèteries, de nombreuses collectivités sont amenées à réfléchir à la mise en place de dispositifs de contrôle d’accès. Ces derniers offriraient par exemple la possibilité de contrôler les apports de déchets par les professionnels en vue de leur facturation (66% des déchèteries acceptent les déchets de professionnels). Par ailleurs, le choix par une collectivité d’un passage à la redevance incitative pourrait entraîner une sur-fréquentation et des apports supplémentaires en déchèteries, ce qui implique un suivi des apports via un dispositif technique adapté : cartes d’accès pour tous les usagers, limitation des apports et facturation possibles, terminaux portatifs pour les gardiens, logiciel de suivi compatible avec l’outil de facturation de la RI (Redevance Incitative)... Selon l’étude de l’Ademe, 89% des maîtres d’ouvrage tiennent un comptage des entrées en déchèterie, 63% le faisant de façon manuelle. Les comptages poursuivent toutefois des objectifs différents, comme l’illustre le diagramme ci-dessous.

 "Il est à noter qu’il existe actuellement sur le marché un grand nombre de dispositifs permettant d’atteindre les objectifs escomptés par les collectivités. Certains prévoient ainsi d’aller jusqu’à un pesage de chaque dépôt par catégorie de déchets alors que d’autres, beaucoup plus simples, consistent en une simple boucle de comptage", souligne l'Ademe.

 Enfin, les actes de vols et de vandalisme conduisent à des détériorations impliquant de coûteux travaux de réparation ; ils sont évoqués de façon récurrente par les collectivités gérant les déchèteries. Le coût à la hausse des matières premières et la valorisation de certains déchets sont en effet les causes d’une recrudescence de ces actes malveillants, auxquels viennent s’adjoindre des actes de violence sur les gardiens régulièrement signalés. Chaque contexte est particulier et doit faire l’objet de solutions différentes car les conditions ne sont pas les mêmes entre un site isolé et un autre à proximité de structures surveillées (ZA, centre de traitement...). L’impact des différentes mesures évoquées par les maîtres d’ouvrage (toujours dans le cadre de l’étude de l’Ademe en cours) est illustré par le graphique ci-dessous.

 "'Il semble indispensable de coupler plusieurs actions afin d’avoir un meilleur résultat dans la réduction des vols et du vandalisme. Il existe des moyens apportant des résultats très positifs mais ils sont souvent excessivement coûteux (vidéosurveillance avec société de gardiennage, maîtres-chiens, gardiennage 24h/24...)", précise l'Ademe.

 Cet article est à lire en complément de notre exposé : Déchèteries : comment mieux maîtriser les coûts ?.