Daniel Derichebourg : sauveur d'emplois et aucunement initié...
Pas de communiqué de presse, aucun commentaire de Daniel Derichebourg, mais une déclaration du directeur général adjoint, Bernard Régis, telle est la réaction à la publication la semaine dernière du dossier de notre confrère le Parisien sur la gestion du groupe Derichebourg ( voir notre dernier rédactionnel). En résumé, la direction nie tout délit d'initiés et surtout elle affirme que la reprise de Penauille Polyservices a été un acte de sauvegarde de 55 000 emplois. Un peu plus, il faudrait leur dire merci et faire un chèque...
" Daniel Derichebourg a permis de sauvegarder 55 000 emplois en investissant dans le groupe Penauille. Aujourd'hui, les métiers de service ont à nos yeux autant de raison d'être que la filiale recyclage même si stratégiquement une ou ou deux activités avaient peut-être moins de raison d'être au sein du groupe...d'où la recherche de professionnels pour les mener à bien " a expliqué Bernard Régis au Parisien. Cette déclaration est quelque peu étonnante...
Tout d'abord, il faudrait veiller à ne pas confondre les genres. Daniel Derichebourg et son équipe de direction sont des entrepreneurs privés. Ils ont investi à l'époque dans Penauille Polyservices tout simplement parce qu'ils étaient persuadés de faire une bonne affaire à la fois en termes d'optimisation fiscale ( compensation des déficits fiscaux avec les profits de la branche environnement ), et surtout au niveau de la valorisation des actifs après avoir obtenu des banques des abandons de créances considérables, et une participation au capital trsè bon marché. Sans oublier que le Bison n'était pas le seul à avoir la capacité de reprendre ce groupe. Alors aujourd'hui, ne pas faire face à ses obligations de protection des salariés pour les filiales qui doivent dégraisser, cela est hors de propos. Lorsque l'on investit, on accepte de prendre un risque et il faut savoir être beau joueur. Surtout que Daniel Derichebourg et son groupe n'ont cessé d'encaisser ces dernières années. Une fois encore, il conviendrait d'avoir à l'esprit qu'une gestion d'entreprise doit veiller à faire respecter l'intérêt social sans privilégier celui des actionnaires. D'ailleurs les syndicats ont une position claire : Derichebourg doit participer au financement de sauvegarde de l'entreprise puisque " c'est lui en laissant perdre les marchés qui a conduit à la cessation de paiement " de sa filiale. A chacun ses responsabilités et tout ira bien dans le meilleur des mondes.
Deuxième volet sur lequel le directeur général adjoint prend position, c'est le dépôt de plainte pour suspicion de délit initiés. Sa réponse est nette : " les faits reprochés dont nous avons connaissance sont de nature administrative et ne relèvent pas pour nous de la qualification de délit d'initiés ". Cela a le mérite d'être clair. Avec une seule réserve : les soupçons de l'Autorité des Marchés Financiers sont avérés. Avant de transmettre la plainte au Procureur de la République, l'AMF mène une enquête et réalise un dossier. Cela signifie en quelque sorte qu'il y a déjà instruction de l'affaire et que les faits une fois validés sont transmis au Procureur de la République qui décide ensuite s'il y a procès ou non.
à suivre