D3E : une action menée contre Amazon

Le 26/11/2018 à 16:15  
D3E : une action menée contre Amazon
D3E A l'occasion du Black Friday, pour dénoncer la violation des obligations légales d’Amazon quant à la garantie légale et la reprise des déchets par la multinationale, des activistes des Amis de la Terre et d’ANV-COP21 ont déposé des déchets électriques et électroniques (D3E ou DEEE) devant le siège français d’Amazon...

 Vendredi dernier, 52 activistes ont déposé 15 m3 de D3E devant l’entrée du 67 avenue Général Leclerc à Clichy, bâtiment qui héberge plusieurs sociétés appartenant au Groupe Amazon en France : la succursale de la maison mère européenne, domiciliée au Luxembourg, et aussi la filiale gérant les entrepôts et la distribution sur le territoire, Amazon France Logistique SAS. En parallèle, près de 130 personnes ont appelé le service clients d’Amazon pour faire part de leurs revendications.

 Après avoir saisi la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF), le 22 septembre dernier, pour dénoncer les infractions commises par Amazon sur son site français (voir notre article), et en attente de sanctions à l’encontre de la multinationale, les activistes ont choisi le jour du Black Friday, symbole de la surconsommation (voir notre dépêche), pour mener leur action.

 "Amazon a vendu plus de 5 milliards de produits en 2017, cette action a pour but de rappeler que le modèle économique d’Amazon, fondé sur la surconsommation, entretient le dérèglement climatique et l’épuisement des ressources. Nous intervenons également pour informer les citoyens qu’Amazon, et son PDG Jeff Bezos, s’enrichissent outrageusement en détournant la loi et en violant ouvertement certaines de ses obligations légales, notamment celle qui lui impose de mettre en place un système de reprise des déchets électroniques", déclare Alma Dufour, Chargée de campagne Extraction et surconsommation aux Amis de la Terre France.

 Ces dernières années, Amazon troque son activité de vente directe pour celle de place de marché, ce qui lui permet de revendiquer un rôle d’intermédiaire l’exonérant d’avoir à respecter la garantie légale et de faire réparer les produits tombés en panne. Pourtant, l’activité d’Amazon n’a pas changé : la multinationale continue d’organiser le transport, le stockage et la livraison des produits importés. Elle a même récemment obtenu l’autorisation d’effectuer directement du transport maritime de containers depuis la Chine. "Amazon profite des failles de la loi encadrant les activités sur internet, nous espérons voir ce détournement sanctionné par la Justice rapidement", ajoute Alma Dufour.
 "La réparation et l’allongement de la durée de vie des produits sont donc des enjeux majeurs pour garantir des sociétés soutenables", soulignent les Amis de la Terre. L'association appelle donc le Gouvernement à mieux encadrer les pratiques de la vente en ligne dans le cadre du projet de loi Economie circulaire, qui devrait être présenté en Conseil des Ministres en février 2019.