Craddle to craddle : ce n’est pas crado mais écolo
La démarche en question, C2C, consiste à créer une empreinte positive. C’est plus qu'une méthodologie d'éco-conception, c'est une philosophie qui suggère que l'espèce humaine et ses activités ne sont pas un problème pour la nature mais, au contraire, qu'il est possible d'avoir une empreinte positive sur la santé et l'environnement à condition de caler le système de production et de consommation sur le modèle naturel selon lequel :
Déchet = nourriture (tout est nutriment, "rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme")
Il est question aussi, d'utiliser l'énergie solaire et de célébrer la diversité.
C'est donc une approche déculpabilisante et positive qui donne un contexte et une perspective à l'éco-conception ou l'analyse de cycle de vie. Il ne s'agit plus de réduire, minimiser son empreinte, sa consommation, ... comme on l'entend souvent quand on parle de développement durable, mais de changer de direction en transformant notre système progressivement depuis l'intérieur. Il ne s'agit pas de gérer la décroissance mais de gérer une nouvelle forme de croissance qui intègre, dès l'amont, l'intérêt des générations futures.
C2C : Economie circulaire et de fonctionnalité
En DD, la dimension économique est souvent absente, ce qui ne motive pas l'industriel à faire plus que le minimum requis. Avec C2C, on va identifier des cycles au niveau des flux de matière, de l'énergie et de l'eau, et identifier des équations économiques où le coût d'investissement pour créer le cycle est inférieur ou égal à la somme des coûts amont et aval. Par exemple, le déchet étant conçu pour servir de matière première après usage, le déchet prend de la valeur et devient un gisement bon marché que l'industriel va vouloir réutiliser jusqu'à incentiver/sensibiliser son client pour récupérer cette ressource.
En quelque sorte, le produit (ou du moins les nutriments qui le constituent) reste la propriété de l'industriel; c'est l'économie de service ou de fonctionnalité.
C2C : de l'utopie à la réalité
Aujourd'hui près de 200 produits sont certifiés C2C. Cela signifie qu'ils respectent 5 critères ; non toxicité, réutilisabilité, énergie renouvelable, respect de l'eau, respect des règles sociales. Différents niveaux de certificats (argent, bronze, platine) permettent de tendre progressivement vers une version optimale du produit. Les certifications sont aujourd'hui prononcées, en Europe, par le laboratoire allemand EPEA (créé par le chimiste allemand Michael Braungart co-fondateur de la philosophie C2C) dont Integral Vision est le représentant en France, et MBDC (créé par M. Braungart et l'éco-architecte américain Bill McDonough, l'autre co-fondateur de C2C) pour les US.
Le rôle d'Integral Vision est de promouvoir le to Cradle en France, d'être le point de contact pour EPEA et de manager les projets contractés. Ces projets sont techniquement réalisés par EPEA avec l'aide de Bill McDonough.
C2C : une réalité en France
Plusieurs projets ambitieux sont en cours, dont un avec l'Ademe. La réponse n'est pas aussi explosive qu'en Hollande où des villes entières sont en train de devenir C2C (ex : Venlo, près de Maastricht) mais elle est extrêmement encourageante puisque nous avons commencé à promouvoir cette approche depuis 15 mois.
C2C : une communauté de valeurs
Les industriels trouvent un intérêt naturel à se constituer en clusters afin de partager leurs déchets/matières premières et à constituer une force de marché pour encourager leur fournisseurs à trouver des solutions innovantes (ex : trouver des alternatives à des substances toxiques). Cela permet de travailler en interdépendance, de développer des partenariat innovants et nouveaux, voire de découvrir de nouveaux business modèles qui soient bon pour l'entreprise et la planète.