Corse : le Syvadec se détourne de l'incinération
Depuis le 13 juillet dernier, par arrêté interpréfectoral, le statut du Syndicat mixte pour la valorisation des déchets ménagers de Corse ( Syvadec) est modifié. Ce dernier change de mission et doit désormais réaliser la mise en place du PIEDMA et l'organisation d'une filière moderne de traitement des déchets ménagers sur l'île de Beauté. L'élection de son bureau d'administration qui a eu lieu ces derniers jours, a été l'occasion pour le président François Tatti de fixer les priorités d'action....
C'est au mois de juillet 2006 que le projet global de traitement des déchets ménagers en Corse a été adopté par l'Assemblée générale du Syvadec. Il prévoyait la réduction des déchets et leur valorisation maximale.
La création d'un centre de tri régional, la mise aux normes des sites d'enfouissement existants et l'augmentation de capacité pour permettre d'enfouir 500 à 700 000 tns/an, une unité de traitement thermique exportant de l'électricité installée au centre de la Corse étaient prévues. Au total, le Syvadec envisageait de réaliser un investissement direct de l'ordre de 155 M€ (transfert 21,3 M€, centre de tri 10,8 M€, création de 2 CSDU 15 M€ et unité de valorisation énergétique 109,1 M€). A ces investissements, il convenait d'ajouter 14 M€ au titre de l'équipement en composteurs, et 13 M€ pour des réalisations annexes au stockage. Le financement était prévu à hauteur de 156 M€ par des subventions.
Un an plus tard, le temps de l'action est venu. Le Syvadec est désormais en phase de transfert de compétences et il est en charge d'appliquer son projet global. Son président, François Tatti expliquait, il y a quelques jours, que la priorité consiste à améliorer les conditions d'enfouissement : mise en conformité des sites existants en Plaine orientale, dans les Deux-Sorru et à Propriano. Autre action à réaliser : l'équipement de sites de transferts sur l'ensemble des bassins pour la récupération des déchets spécifiques tels que les DEEE. En même temps, il va falloir continuer l'étude sur le choix du mode de valorisation des déchets. En effet, François Tatti reconnaît que « la solution de l'incinération peut être abandonnée. D'une part parce qu'elle a suscité une véritable levée de boucliers de la part de la population, et d'autre part parce que l'incinération suscite des inquiétudes, sur le plan national, au niveau de la santé ». Des solutions alternatives telles que le tri mécano-biologique, la méthanisation, la gazéification, le traitement par pyrolise, sont envisagées. Mais; cela reste insuffisant pour les opposants à l'incinération (voir notre forum), qui rappellent que le Syvadec doit remettre en cause le PIEDMA et qui demandent que l'on soit plus exigeant en matière de prévention des déchets.