Convient-il de bannir le suremballage ?
Le Conseil National de l’Emballage prend position sur la manière de qualifier et apprécier le suremballage". Le mot « suremballage » évoque, par son préfixe, une forme d’emballage supérieure aux besoins, première manifestation du « trop d’emballage » ; symbole, pour certains, des excès de la société de consommation, il exprime dès lors le principal grief à l’égard des emballages. Selon le CNE, ce n’est pourtant pas aussi simple que cela …
Pour autant, il n’y a pas de définition officielle du mot utilisé pour désigner des réalités bien différentes: enveloppes superposées, emballages de regroupement, conditionnements (perçus comme) surdimensionnés (trop grands, trop épais), éléments de calage, d’étiquetage...
La prévention des déchets d’emballages par leur réduction à la source, en masse et en volume, est l’une des missions prioritaires du Conseil National de l’Emballage ; elle fait désormais l’objet d’une norme européenne (EN NF 13428) qui permet d’évaluer la conformité d’un emballage aux exigences essentielles des réglementations européenne et française1, portant sur la conception, la fabrication, l’utilisation des emballages et la valorisation de leurs déchets en fin de vie.
Le CNE recommande de ne plus utiliser le mot fourre-tout « suremballage » pour désigner, au sens technique, un élément du système d’emballage mais de le qualifier et d’en positionner le niveau (primaire, secondaire, tertiaire).
Le « suremballage » résultant dès lors de l’action de trop emballer (emballage excessif) ou d’emballer inutilement (emballage de trop), le CNE recommande d’en supprimer la pratique et de ne pas produire des emballages manifestement surdimensionnés uniquement dans l'optique, non pérenne, d'assurer le développement des ventes des produits contenus.
Pour apprécier s’il y a « suremballage » (au sens d’emballage excessif ou d’emballage de trop), il convient d’examiner les éléments du système d’emballage au regard des fonctions qu’ils assurent ou qu’ils contribuent à assurer pour le produit et/ou pour les utilisateurs.
Le CNE considère que l’emballage, avant d’être un objet ou un matériau, a pour vocation d’offrir un ensemble de fonctions pour un produit et pour des utilisateurs. La présence des éléments d’emballages est justifiée par leurs fonctionnalités et il n’y a pas suremballage pour autant qu’on veille à la réduction à la source, elle-même tributaire de contraintes listées dans la norme citée plus haut. En revanche, l’absence de fonction(s) propre(s) ou de contribution à une fonction d’un élément d’emballage justifie de le supprimer.