Conjoncture, procédures judiciaires : çà se gate pour Recylex !
L'exécution du plan de continuation de l'activité de Recylex, spécialiste du recyclage métallique et plastique, qui s'échelonne jusqu'en 2015 pourrait être remise en cause si les deux procédures judiciaires en indemnités prud'homales et comblement de passif aboutissaient en faveur des requérants. Autre incertitude qui pèse sur les résultats financiers et les perspectives en 2008, la baisse des cours du plomb, du zinc et de la marge commerciale à cause des difficultés à répercuter la diminution des cours sur les prix d'achats, sans parler de l'effet négatif du à la valorisation des stocks. De quoi à dégrader la rentabilité de la société, puis le cours de l'action...
D'un côté, on apprend au niveau de l'actionnariat que le fonds Amiral Gestion a franchi en hausse, le 19 août 2008, le seuil de 5% du capital et des droits de vote de Recylex et qu'il détient 6,46% du capital et des droits de vote de la société. Et, par ailleurs, le dernier communiqué financier en date du 29 août , sur les comptes semestriels à fin juin fait état de plusieurs nouvelles peu encourageantes tant au niveau de l'impact de la baisse des cours du plomb et du zinc sur les résultats que concernant les perspectives sur les procédures judiciaires en cours. De plus, depuis la fin du mois de juin, les cours du plomb n'ont pas progressé, et ceux du zinc ont continué à baisser.
La sanction ne s'est pas faite attendre sur le cours de bourse qui est passé de 7.38 euros le 23 août dernier à 6.36 euros aujourd'hui avec trois séances baissières consécutives ces derniers jours. En même temps, la capitalisation boursière ne s'élève plus qu'à 149 millions d'euros !.
Plus généralement, on apprend que le chiffre d'affaires consolidé de Recylex au premier semestre 2008 s'établit à 204,0 millions d'euros, contre 225,6 millions d’euros pour la même période de l'exercice 2007. Le groupe a dégagé une perte opérationnelle de 5,4 millions d’euros au cours du premier semestre 2008, contre 35,6 millions d’euros de bénéfice opérationnel pour le premier semestre 2007.
Le résultat net consolidé part du groupe se solde par une perte de 19,6 millions d'euros pour le premier semestre de cette année contre un bénéfice de 29,4 millions d’euros pour le premier semestre 2007. "La perte du premier semestre 2008 tient essentiellement à la constitution d'une provision de 14,4 millions d’euros (montant actualisé) relative aux litiges en cours avec d’anciens salariés de la société Metaleurop Nord SAS et à la forte baisse des cours du plomb et du zinc durant le premier semestre 2008 " explique le communiqué. A noter la perte opérationnelle de l'activité Plomb de 5,4 millions d'euros " essentiellement due à l’effet de valorisation du stock de plomb de l’usine de Nordenham selon la méthode du prix moyen pondéré ", et l'arrêt sur décision de l’Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement pour cause de réception de matières contenant du mercure en date du 25 janvier et jusqu'au 3 juin 2008 de l’activité fonderie et affinage de plomb de la filiale FMM (Belgique ).
Au niveau des autres branches, "malgré la forte correction du cours du zinc, l’ensemble de cette activité a dégagé un résultat opérationnel courant positif de 1,5 million d’euros "; la branche métaux spéciaux a dégagé un résultat opérationnel courant de 1,7 miilion d'euros; et l'activité plastique a enregistré un résultat opérationnel courant de 0,7 million d’euros.
Selon le communiqué, " les deux procédures judiciaires intentées en 2006 à l’encontre de Recylex SA par d’anciens salariés de Metaleurop Nord SAS d’une part, et par les liquidateurs judiciaires de la société Metaleurop Nord SAS d’autre part, se poursuivent
S’agissant de la première procédure initiée par les anciens salariés de Metaleurop Nord SAS devant le Conseil de Prud’hommes de Lens, la section Industrie a rendu ses décisions le 27 juin 2008 et a alloué une indemnité de 30 000 euros ainsi que 300 euros à titre de frais à chacun des 493 demandeurs, considérant notamment que Recylex SA était co-employeur des anciens salariés de Metaleurop Nord SAS. Le Conseil de Prud’hommes a toutefois intégré ces indemnités, dont le montant total s’élève à environ 14,9 millions d’euros, dans le passif du plan de continuation de Recylex SA.
Recylex SA a pris acte de ces décisions, dont elle a interjeté appel, ce qui en suspend l’exécution. La décision de la section Encadrement du Conseil de Prud'hommes de Lens, devant laquelle les demandeurs sont au nombre de 91, réclamant un montant total de 2,8 millions d’euros, sera rendue le 30 septembre 2008.
La société a constitué une provision dans les comptes arrêtés au 30 juin 2008 concernant l’intégralité du montant, après actualisation, des décisions rendues par la section Industrie du Conseil de Prud’hommes de Lens et des demandes formulées devant la section Encadrement du même Conseil de Prud’hommes.
La seconde procédure, initiée par les liquidateurs de Metaleurop Nord SAS dans le cadre d'une action en comblement du passif de Metaleurop Nord SAS à hauteur de 50 millions d’euros, est pendante devant la chambre commerciale de la Cour d’Appel de Douai suite à l’appel des liquidateurs de Metaleurop Nord SAS à l’encontre de la décision du 27 février 2007 rendue par le Tribunal de Grande Instance de Béthune jugeant sur le fond que Recylex SA n’était pas dirigeant de fait de Metaleurop Nord SAS. L’audience de plaidoiries est fixée le 21 octobre 2008.
Compte tenu de l’avancée de cette procédure à la date d’arrêté des comptes, la société n’a pas estimé nécessaire de constituer une provision dans les comptes arrêtés au 30 juin 2008.
Recylex SA poursuit la défense de ses intérêts dans le cadre de ces deux procédures, notamment sur base des décisions favorables rendues depuis 2003 à ce jour par les juridictions commerciales. Les décisions rendues par la section Industrie du Conseil de Prud’hommes de Lens en matière sociale ne remettent pas en cause sa volonté de mener à bien le plan de continuation prévu jusqu’en 2015. Dans l’hypothèse où ces deux procédures aboutiraient de façon défavorable pour Recylex, l’exécution du plan de continuation pourrait être remise en cause."