Compostage : un recyclage à part entière
Les déchets utilisés pour le compostage sont principalement les déchets organiques, qui peuvent être des déchets verts issus de l’entretien et du nettoyage d’espaces naturels privés ou publics. On utilise aussi les boues des eaux résiduelles ménagères et les fractions dégradables des déchets récoltés auprès des particuliers. Le compostage est un procédé de traitement biologique aérobie de matières fermentescibles ; la partie organique des déchets solides est transformée en un produit stable appelé compost...
La biodégradation, réalisée dans des conditions contrôlées, permet une réduction du volume brut initial des déchets, une augmentation de la teneur en matière sèche et une hygiénisation du produit final grâce à la chaleur dégagée lors du compostage. On obtient alors un produit riche en matières organiques et en minéraux. Le compostage est réalisé sur un site autorisé ou déclaré en préfecture, et considéré comme une installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE). S’il répond aux normes NFU 44-095 ou NFU 44-051, qui définissent différents critères (bactériologie, teneur en métaux lourds...), il peut être commercialisé. Ses utilisateurs sont les agriculteurs et personnes aux activités assimilées (maraîchage, viticulture...), les services d’entretien d’espaces verts, les particuliers ou encore les services d’aménagement de la voirie ou de chantiers autoroutiers.
Si la composition du compost ne répond pas à ces normes, il est incinéré et utilisé pour une valorisation énergétique ou déposé dans des installations de stockage de déchets (ISD).
Lors des livraisons dans les centres de compostage, les déchets sont pesés et échantillonnés pour permettre une meilleure traçabilité. Les trois règles à respecter pour un bon déroulement du compostage sont un rapport carbone/azote proche de 30 dans les matières à composter, une aération suffisante et régulière, ainsi qu’un taux d’humidité proche de 60%. Les déchets verts et certains déchets agricoles (marc de raisin, guano...) sont compostables sans ajout de coproduits, car ils se décomposent naturellement. Le mélange obtenu est commercialisé en jardinerie sous forme de terreau ou de compost végétal normalisé NFU 44-051. Pour les autres déchets, une première phase de pré-mélange est nécessaire. Au cours du compostage, des analyses sont réalisées régulièrement pour vérifier si le compost répond bien aux critères des normes d’application rendues obligatoires. Les différentes étapes sont les suivantes :
Le pré-mélange : on ajoute aux déchets à traiter, généralement riches en azote, des déchets dits carbonés (déchets verts, écorces de bois ou broyats de palettes) pour rendre le mélange plus homogène, poreux et ayant un rapport carbone/azote suffisant.
La fermentation : stocké dans un casier durant 3 à 5 semaines, le mélange se dégrade, tandis que la température augmente jusqu’à 70/80°C suite à l’action des micro-organismes aérobies ; un processus qui permet de détruire les germes pathogènes et donc d’hygiéniser la préparation. Cette étape peut être réduite de 2 semaines environ grâce à une ventilation forcée des casiers.
Le criblage : le mélange est passé dans un cribleur qui sépare la partie fine des gros morceaux. Ces derniers sont recyclés au niveau de la phase du pré-mélange.
La maturation : la partie fine reste pendant encore 2 à 3 semaines dans des casiers pour stabilisation.
Cette pratique présente de nombreux bénéfices. En effet, la filière du compostage est la moins onéreuse en matière de gestion des déchets organiques si on la compare aux autres options telles que l’incinération et le stockage. C’est une réponse durable du fait du retour de la matière organique à la terre. De plus, l’utilisation de compost améliore la structure des sols et la biodisponibilité des éléments nutritifs. Autre point positif : l'optimisation économique, le compostage permettant de fabriquer un engrais ou un amendement naturel. Les collectivités locales ou les industriels producteurs de déchets organiques peuvent ainsi disposer de leur propre unité de compostage spécifique. La commercialisation du compost offre de nouveaux débouchés, comme la revégétalisation des espaces verts, des talus autoroutiers ou encore des pistes de ski endommagées. Elle offre aussi de nouvelles perspectives, le compost pouvant être utilisé comme combustible pour le chauffage urbain.
Dernier point : pour les riverains, la valorisation par le compostage est beaucoup plus facilement acceptable que l’épandage direct dans les champs qui provoquent des nuisances visuelles mais aussi olfactives.
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