Compostage, recyclage : des éco-innovations primées à Environord
Ce mardi 12 juin, à l’occasion du lancement officiel du salon Environord, le cd2e a récompensé des éco-entreprises, françaises et européennes, ayant développées récemment une innovation. Les lauréats répondent aux 3 critères de sélection : une innovation de moins de 3 ans, le degré d’innovation pour le marché et la contribution du produit / service / process à réduire l’impact sur l’environnement. Pour la deuxième année consécutive, le prix de l’éco-innovation a également récompensé 2 travaux de thèse, en partenariat avec le PRES (Pôle de Recherche et d'Enseignement Supérieur)...
Le déflecteur de lumière Espaciel (Tonic Incubation, Lille - 59), au service de l’ensoleillement de l’habitat, a remporté le prix Eco-innovation 2012. Créé par Alexi Hervé, il s'agit d'un système de redirection de lumière au service de l’ensoleillement naturel de l’habitat, issu d’un projet R&D sur la reconversion écologique des bâtiments existants. Conçu pour augmenter l’ensoleillement d’une habitation, l’énergie solaire captée annuellement par le déflecteur Espaciel est d’environ 200 kWh en moyenne selon l'orientation. Ainsi, sans engager de travaux, le déflecteur amplifie le flux de lumière du soleil d’environ 30% et améliore le FLJ (Facteur Lumière Jour) jusqu’à +10% ; l’hiver, il contribue au chauffage naturel par rayonnement infrarouge. Le déflecteur s’entretient facilement et sa résistance aux intempéries (chaleur, humidité, vent) est garantie pour une utilisation extérieure en façade des bâtiments. Aujourd’hui, une trentaine de versions sont d’ores et déjà installées sur des maisons pilotes basse consommation. 20% de la pré-série est déjà commercialisée avant même son lancement officiel dans le courant de l’été. Après la phase R&D, Espaciel s’apprête à passer à la phase d’industrialisation de son projet.
Le 2ème prix est allé à Apilab avec "Apialerte" (La Rochelle, 17), une prestation de surveillance environnementale qui permet de suivre l’état de santé des colonies d’abeilles à distance et en temps réel grâce à des ruches équipées de capteurs. L’objectif est d’utiliser la capacité des abeilles à échantillonner l’environnement et leur extrême sensibilité aux polluants pour évaluer la qualité de l’environnement. L’innovation tient dans la conception, avec l’appui de l’INRA, d’un compteur d’abeilles par vidéo. Il permet ainsi que mesurer jusqu’à 200 000 sorties d’abeilles par jour, ce qui correspond à l’activité et la force de la colonie. Le 3ème prix est allé quant à lui à Vauche Biowaste avec le Composteur électromécanique (Donchery, 08), un équipement autonome pour la valorisation par compostage de déchets organiques. Ce procédé qui intègre l’alimentation du composteur, le traitement d’air et la gestion des paramètres pour le contrôle de la fermentation, permet de supprimer les coûts de transports des déchets vers une unité de valorisation centralisée.
4ème prix : Ecolog Innovation avec l’Absorbeur de choc (Lille, 59). Composé à base de pneus recyclés a été imaginé pour supprimer les détériorations des bases des échelles de racks dans les entrepôts logistiques. Face aux sollicitations permanentes des engins de manutention, les bases de ces échelles se détérioraient, menaçant la sécurité des personnels d’entreposage. L’absorbeur de choc supprime les détériorations et apporte un débouché à valeur ajoutée en donnant une seconde vie à ces pneus, d’ordinaire peu recyclés. Enfin, le 5ème prix est allé à Ardor avec Overquick (Richebourg, 62), un système de recouvrement automatique en 20 secondes de semi-remorques en vrac. Il est destiné au transport de céréales, minerais, déchets recyclables, matériaux de travaux publics pour tout type de semi-remorque. La bâche rend le véhicule plus aérodynamique. Plusieurs transporteurs déjà équipés d’Overquick ont mis en évidence un gain réel de carburant de 4 litres/100 km, soit 3 200 litres par an et par véhicule, sur une base de 80 000 km/an.
Par ailleurs, 2 travaux de thèses dans le domaine de la pollution de l’air et de l’ACV (Analyse du Cycle de Vie) ont été récompensés. Le 1er prix est allé à Marion Carteret (PRES Université Lille Nord de France / Université des Sciences et Technologies de Lille). Son travail de thèse a permis d’une part la quantification en laboratoire des émissions gazeuses de poêles à pétrole récents et d’autre part l’élaboration de protocoles de mesure pour l’étude de la qualité de l’air à l’intérieur des logements du Nord-Pas-de-Calais. Il servira également de base à une future étude épidémiologique portant sur la santé respiratoire des utilisateurs des poêles à pétrole. En effet, les poêles à pétrole sont des appareils de chauffage dépourvus d’évacuation des gaz brûlés vers l’extérieur de la pièce. Ils ont été à l’origine de 49 cas d’intoxication aiguë au monoxyde de carbone en France en 2007.
Le 2ème prix a récompensé Vanessa Pasquet (PRES Université Lille Nord de France / Université Lille 1), pour son travail intitulé "Etude de procédés de traitements des textiles à faible impact environnemental". De nombreuses études montrent que l’ennoblissement des textiles est une étape qui impacte fortement sur l’environnement. Parallèlement, de nouvelles technologies en lien avec une chimie plus verte se développent et permettent de substituer les traitements traditionnels. Dans un premier temps, les travaux de thèse se sont axés sur l’adaptation de la méthodologie d’Analyse du Cycle de vie aux procédés de traitements des textiles. Ensuite la substitution des molécules toxiques utilisées dans la teinture du polyester par l’utilisation d’une molécule agro-sourcée et non toxique a été étudiée.