C’est une première. Mise en œuvre avec bonheur par la communauté d'agglomération du Pays de Morlaix (Finistère), cette façon d’envisager le compostage, à l'échelle communale, pourrait intéresser bien des collectivités.
Pour mener à bien une expérience, il faut un volontaire. Ou un site pilote, dans le cas qui nous occupe… Afin d’expérimenter son plan communal de compostage, la communauté d'agglomération du Pays de Morlaix a élu une commune regroupant 5000 habitants environ, à savoir Plourin-lès-Morlaix.
On a commencé par une phase d'étude, avant le lancement, tandis qu’un cabinet conseil (Eisenia) a mis la main à la pâte. Il faut dire que mettre en place le compostage à l’échelle de la commune s’assimilait à une mini révolution… Une fois le canevas de travail constitué, on a quadrillé la commune pour en faire dix-sept secteurs d'études, dont un quartier « témoin », dont les habitants ont été clairement sollicités : « à ceux qui ne compostaient pas, nous ne leur avons pas demandé s'ils voulaient composter, mais comment ils voulaient le faire », indique le chargé de mission prévention des déchets à la communauté d'agglomération, Nicolas Ulrich.
A la suite de quoi, des réunions d’informations ont eu lieu, avant de procéder à la distribution du matériel nécessaire (des composteurs individuels et trois composteurs collectifs pour les quartiers). On a ajouté à cela les outils pour remuer les déchets en cours de traitement pour en faire du compost, de la formation terrain… Bref : chacun a été briffé et la méthodologie a été expliquée par le menu ; les premiers résultats ayant été jugés satisfaisants, on a étendu l’opération sur les trois autres secteurs de la commune, indique en substance le chargé de mission, reconnaissant par ailleurs qu’il faut « améliorer le suivi des équipements collectifs ».
On se dit satisfait ; aussi, d’ici fin 2014, non seulement toute la commune sera équipée de manière à composter le maximum de déchets ménagers compostables (10 tonnes de biodéchets produites par an), mais en outre, les deux écoles établies sur la commune seront, elles aussi, mises à contribution. Il ne sera pas dit que l’on fera les choses à moitié ! Des guides composteurs seront sollicités. Même les poules seront mises à contribution !
A la suite de quoi, parce que rien n’aura été fait en dépit du bon sens, il est prévu d’étendre ce plan communal de compostage à l’ensemble des communes composant l'agglomération. L'idée mise en avant par les initiateurs du projet est de parvenir à valoriser au maximum les 150 tonnes annuelles concernées, tout en maitrisant le budget : il en coûte, pour mener à bien cette expérience, la somme de 55 000 euros dont 50% sont prix en charge via une subvention de l'Ademe...