Compétitions sportives et déchets : des objectifs tout schuss !
L’Agence a accompagné le Comité d’Organisation des Championnats du Monde de Ski Alpin depuis sa candidature et jusqu’à l’organisation de l’évènement, en l’aidant notamment à définir les grandes orientations stratégiques de sa démarche environnementale et en lui apportant son expertise et son réseau pour la recherche et la mise en oeuvre de solutions performantes et originales. Rappelons que ces Championnats se déroulent actuellement à Val d'Isère jusqu'au 15 février prochain...
Les préconisations de l’Ademe ont principalement porté sur 3 points essentiels : la gestion des modes de déplacement pour l’accès et la circulation au sein de la station, la réduction des déchets (notamment via des choix amont), et la limitation des dégradations de l’environnement naturel. Pour être mis en oeuvre de manière optimale, l’ensemble de ces actions est soutenu par un important dispositif d’information, de sensibilisation et de mobilisation des différents publics de la manifestation.
L’Agence a apporté au Comité d’Organisation des Championnats du Monde de Ski Alpin une aide financière de 90 000 euros. Celle-ci a notamment contribué à l’accompagnement dans la démarche de certification ISO 14001, à l’utilisation de bus électriques et hybrides ainsi qu’au montage de l’opération EcoCup, dont le principe consiste à distribuer au public des gobelets consignés au prix de 1 euro, permettant ainsi de réduire significativement la production de déchets.
En parallèle, l’Ademe s’est impliquée aux côtés des organisateurs pour faciliter leur mise en relation avec des interlocuteurs au sein des collectivités territoriales et des opérateurs de transports. Le Comité d’Organisation a également pu bénéficier des nombreux retours d’expériences de l’Agence, acquis lors de grands événements sportifs ou dans le cadre des initiatives qu’elle développe depuis quelques années avec les stations de montagne.
En France, près de 100 000 manifestations sportives sont organisées chaque année. Ces événements génèrent de nombreux impacts environnementaux résultant des déplacements des équipes et du public, de la production de déchets, de l’alimentation, du volume de papier édité, des objets de merchandising, de l’énergie consommée pour l’éclairage et/ou le chauffage des complexes, de la construction de certaines infrastructures...
Aujourd’hui, les organisateurs de compétitions internationales portent une attention croissante à l’impact environnemental de leurs manifestations et à leurs répercussions en terme d’image auprès de leurs publics. Or, le sport représente un formidable vecteur de sensibilisation : étroitement lié aux notions de santé et de nature, il véhicule des valeurs d’engagement et de respect indispensables pour la préservation de l’environnement. Il touche un public nombreux et varié (sportifs, supporters, spectateurs, téléspectateurs, familles...). La France compte actuellement 34 millions de pratiquants d'activités sportives de 15 ans et plus et près de 16 millions de licenciés.
C’est pourquoi l’Ademe s’investit fortement aux côtés de plusieurs grandes manifestations sportives pour les aider à limiter au maximum leurs impacts environnementaux, et accompagne également les Fédérations sportives dans un travail de fond pour diffuser largement et régulièrement, des pratiques éco-responsables (voir notre article). Son soutien se traduit notamment par :
l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par la compétition à travers la réalisation d’un Bilan Carbone ;
la réduction de ces émissions et des consommations d’énergie à travers la mise en oeuvre d’un programme d’actions concrètes et multithématiques (transport, déchets, énergie...) et la sensibilisation des publics (sportifs, spectateurs, bénévoles), suivie éventuellement par une compensation carbone adaptée ;
la sensibilisation et l’implication de toutes les populations et tous les publics dans l’action.
Les préconisations de l'Agence portent en priorité sur :
les transports, avec la mise en place de navettes, fréquence TER et TGV, éco-conduite, véhicules propres, tarification préférentielle ou globale... ;
la consommation énergétique, en adoptant une démarche HQE pour les nouveaux équipements, en réalisant un diagnostic énergétique sur les équipements sportifs existants, afin d’identifier les gisements d’économies possibles et de mettre en oeuvre des actions de maîtrise de l’énergie et éventuellement l’installation d’énergies renouvelables (EnR) ;
les achats, en privilégiant les productions et fabrications locales, le Bio, le réutilisable, les matériaux issus de ressources renouvelables ou recyclées, les produits d’entretien éco-labellisés et en réduisant les quantités utilisées ;
la communication, en diffusant les supports de manière raisonnée, en réduisant les médias papier et en favorisant la dématérialisation, l’impression responsable (choix du papier, de l’imprimeur...), en limitant et/ou en éco-concevant les objets publicitaires et leur distribution, en prévoyant la réutilisation éventuelle des supports développés…
et enfin la sensibilisation, en touchant l’ensemble des publics concernés (organisation, spectateurs, sous-traitants, partenaires, bénévoles, journalistes, etc.).