Commerce extérieur : vive les matières à recycler !!!

Le 22/03/2011 à 14:19  

Commerce extérieur : vive les matières à recycler !!!
déchets métalliques En perte de vitesse en 2009, l'excédent commercial des matières destinées au recyclage a atteint en France le niveau record de 3 milliards d'euros en 2010. Le dynamisme des ventes renvoie non seulement à l’augmentation des volumes exportés, mais aussi au renchérissement du cours des matières premières industrielles. Les exportations sont en effet composées à hauteur de 70% de déchets métalliques, dont les prix sont en forte hausse depuis 2 ans. Si les pays européens frontaliers absorbent la très large majorité des ventes françaises, la Chine arrive maintenant au 5ème rang de nos clients. Dans une récente publication, la Direction générale des douanes fait le point...

 La gestion des déchets recyclables constitue un enjeu essentiel pour l'industrie : leur recyclage génère des ressources et limite les pressions sur les matières premières. Les déchets valorisables, seuls considérés ici, font donc l'objet d'un commerce international actif, même si celui-ci est très encadré. La France affiche un excédent commercial ancien et solide en la matière. En recul en 2009, dans un contexte de récession mondiale et d’affaiblissement des échanges, il se redresse en 2010 : il atteint un niveau record de 3 milliards d’euros, soit un surplus du même ordre que celui des équipements automobiles (3,2 milliards) et supérieur à celui des produits agricoles (2,2 milliards). Dans l'Union européenne, le Royaume-Uni, la France et les Pays-Bas constituent le trio de tête des pays dégageant un excédent commercial dans ce domaine. En revanche, l'Italie est déficitaire, de même que l'Espagne.


Evolution des échanges commerciaux des déchets recyclables (en millions d'euros)

 Les échanges en la matière sont très dynamiques : depuis 2000, la croissance des exportations s'élève à +11,4% l'an (+1,6% pour l'ensemble des exportations hors énergie), et celle des importations à +5,9% (+2,6% pour l'ensemble). Cette vigueur s'explique notamment par la hausse du cours des matières premières industrielles. De nombreux autres facteurs sont également susceptibles d'influencer les échanges, sans qu'il soit possible d'isoler leur contribution : les capacités de traitement domestiques, le coût du recyclage et de l'élimination des déchets, les taxes environnementales...


Evolution comparée des excédents entre 2001 et 2010 (en millions d'euros)

 La quasi-totalité des échanges concerne les déchets industriels, la part des ordures ménagères étant très réduite. Les métaux ferreux (fonte, fer, acier) captent 40% des ventes et affichent la croissance la plus forte sur les 10 dernières années (+15% l'an). En incluant le cuivre et l'aluminium (croissances respectives de +13% et +6% par an), la part des produits métalliques grimpe à 70%. Le papier-carton, soit 8% des exportations de déchets, connaît également une croissance soutenue. La structure des importations est très proche de celle des exportations, à l'exception notable de l'aluminium (19% des achats, contre 9% des ventes). Au final, les principaux excédents viennent des métaux ferreux (+1,4 milliard) et du cuivre (+0,6 milliard). Les déficits concernent les pneus usagés, le molybdène et les déchets de la fabrication métallique, mais pour des montants très faibles.


Structure des échanges par catégorie de déchets (en %)

 En 2010, la hausse des cours des matières premières industrielles, particulièrement importante pour les métaux ferreux et le cuivre, ainsi que l'augmentation des quantités exportées, expliquent le dynamisme des ventes de déchets métalliques. En revanche, les exportations de déchets et débris d'aluminium, ainsi que celles du papier-carton et des matières plastiques, sont tirées par la vive augmentation des quantités, les prix ayant peu évolué au cours des 10 dernières années.


Evolution des exportations de déchets métalliques et prix des matières premières industrielles

 Les exportations de déchets sont fortement polarisées vers les pays de l'UE (89% des ventes, contre seulement 62% pour l'ensemble des exportations françaises). En tête des principaux clients viennent la Belgique (23% des exportations), l'Allemagne (16%), l'Espagne (15%) et l'Italie (12%). Ces ventes sont très majoritairement constituées de métaux ferreux, à l'exception de celles destinées à l'Allemagne, composées principalement de déchets de cuivre et de métaux précieux. Le fait marquant tient cependant au dynamisme des ventes de déchets à la Chine : celle-ci est devenue notre 5ème client, avec 7% des ventes en 2010, contre seulement 0,9% en 2000. Cette progression semble surtout refléter la robustesse de la croissance chinoise, par ailleurs très gourmande en biens intermédiaires. La structure des exportations vers la Chine est spécifique, le cuivre arrivant en première position (40% du total des ventes), suivi du papier-carton (17%).


Structure en pourcentage des exportations de déchets par destination géographique

 On comptabilise 3 400 entreprises actives à l'international dans le domaine des déchets, dont 2 140 à l'exportation. Un quart des exportateurs est spécialisé dans l'activité de la récupération (collecte, traitement et élimination des déchets, démantèlement d'épaves) et réalise 60% des ventes. Un cinquième relève du commerce de gros spécialisé dans les minérais et métaux, les déchets et débris, et effectue 30% des ventes. Les autres secteurs d.activité ont un poids très faible, à l'exception de la métallurgie (5% des ventes) et de la fabrication d'équipements électriques (3%). A noter : les plus gros opérateurs sont souvent liés à des grands groupes internationaux, qui ont également des filiales à l'étranger, notamment en Asie (Chine et Inde).

source : Direction générale des douanes et droits indirects - Département des statistiques et des études économiques