Collecte des déchets : des personnels exposés au risque
L’amélioration des matériels et des installations, les actions de prévention et de formation du personnel ont permis de mieux protéger la santé et d’améliorer la sécurité des personnels du service public de gestion des déchets ménagers. Cependant, le nombre et la gravité des accidents déclarés dans ce secteur d’activité restent encore préoccupants. Pour limiter ce problème, une Charte a vu le jour en 2010...
L’Association des Maires de France (AMF), la Fédération Nationale des Activités de la Dépollution et de l’Environnement (FNADE), la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS) et la Caisse Nationale de Retraites des Agents des Collectivités Locales (CNRACL) ont engagé une démarche de progrès concertée, qui accompagne la mise en oeuvre et élargit le périmètre d’actions de la recommandation R 437 relative à la collecte des déchets ménagers et assimilés.
Cette initiative a abouti l'an passé à l’élaboration d’une Charte nationale pour l’amélioration de la sécurité et de la santé au travail dans la gestion des déchets. Celle-ci s’adresse aux aménageurs de l’espace urbain, aux opérateurs et à toutes les collectivités locales responsables de tout ou partie de la gestion des déchets (collecte, transport, tri et traitement), quelles que soient leurs modes de gestion (régies directes ou délégations de service public).
Concrètement, cette Charte propose aux collectivités et aux opérateurs chargés de la gestion des déchets de s’engager dans des actions concrètes d’amélioration autour de 5 axes :
tenir compte des contraintes de la collecte des déchets dans l’aménagement de l’espace urbain ;
intégrer la sécurité dans l’établissement du cahier des charges des appels d’offres puis à toutes les étapes opérationnelles ;
conduire systématiquement une concertation pour garantir la sécurité des personnes et des biens ;
prendre en compte la sécurité des personnels dans l’organisation de leur activité, dans le choix et l’utilisation des matériels, dans la conception, la construction et l’utilisation des installations ;
mener une analyse des risques de manière concertée entre l’opérateur et la collectivité en matière de collecte et de traitement.
"N’oublions pas que ces hommes et ces femmes, parfois fortement exposés à un environnement hostile, travaillent chaque jour pour assurer l’évacuation de nos déchets, et ce quelles que soient la météorologie et la circulation. Malgré les efforts accomplis par les opérateurs pour sécuriser les matériels et former le personnel, le constat est sans appel : chaque année, 1 équipier de collecte sur 8 est victime d’un accident de travail, et la profession déplore plusieurs morts par an", rappelle le SNAD (Syndicat National des Activités du Déchet).
"Il arrive que les poubelles soient trop chargées et qu’elles débordent ou que des sacs soient disposés à même le sol. Pour nous, cela peut se traduire par des problèmes de dos et des chutes de bacs au niveau du lève-container", indique Mohamed, agent de collecte. "Le tri est parfois mal fait et on trouve souvent des sacs à côté des containers. Moi, je me suis coupé ainsi avec un carreau, j’ai eu 8 points de suture et 15 jours d’arrêt", renchérit-il.
Cet article est à lire en complément de notre précédente dépêche : Sécurité et sans-papiers : le secteur des déchets mobilisé.