Participer au fait que lorsqu’on produit du métal dans le monde, plus de la moitié est réalisée avec des matériaux recyclés issus des centres de recyclage est une grande fierté pour cette PME familiale… C’est sans doute la raison pour laquelle l’entreprise a pour objectif de doubler sa capacité en 10 ans, sans mettre un camion de plus sur les routes qui plus est…
C’est ce que nous a expliqué Guy Vandembergue, responsable commercial de cette entité qui voit loin, dans le cadre du salon Environord qui s’est tenu la semaine dernière à Lille…
Un million de tonnes de métaux recyclés en 20 ans d’exploitation… Chapeau bas pour cette PME basée à Béthune dans le nord (voir aussi Métaux : Coenmans voit le recyclage en grand)…
Pour ce faire, elle dispose désormais de deux pôles « achats » sur une surface aménagée de près de 40 000 m².
Le premier est destinée aux professionnels (achats ventes et prestations industrielles) : équipé d’un système de pesée, on y effectue le tri, des analyses, du calibrage de cisaillage, du pressage et du broyage.
Ici, on recycle jusqu’à 100 000 tonnes par an de métaux.
L’entreprise organise aussi, des prestations de démontage et découpe d’éléments métalliques, de machines, de bâtiments métalliques, ou de process obsolètes installés chez les industriels.
A la suite de quoi, Coenmans revend ferrailles industrielles, plaques, tubes, cornières…
Le second pôle « achats » est dédié aux particuliers, artisans et commençant, aux entreprises du BTP mais aussi aux collectivités locales et territoriales.
« Nous sommes en mesure de traiter toutes sortes de produits, explique Guy Vandembergue : ferrailles (légères, lourdes, de démolition, chutes neuves ou machines industrielles), métaux non ferreux (cuivre, alu, zinc, plomb, laiton, inox, fonte) via les batteries, moteurs électriques, câbles, tournures, radiateurs…, mais également les DEEE, les VHU, ou les bateaux en fin de vie »…
Il va de soi, qu’une politique ambitieuse passe par des installations performantes : ainsi l’unité de broyage de câbles est établie dans un bâtiment blindé, un bâtiment est dédié à la dépollution des DEEE, un autre est affecté à la dépollution des VHU, tandis que les espaces verts entourent le site, équipé d’une station de lavage pour que les camions soient toujours nickel…
Tout ceci n’a été possible qu’avec l’obtention auprès des banques du nerf de la guerre, c'est-à-dire des pépettes. Sauf qu’au moment où la demande a été formulée, le monde a faillé s’écrouler…
La crise et les secousses des cours des matières premières n’auront pas eu raison du projet de l’entreprise qui a maintenu coûte que coûte, son projet d’investir 5 millions d’euros (malgré une division par 3, voire par 5 des cours des métaux, pendant environ 6 mois).
Dans cette logique, il était question, aussi, de doper le transport par voie fluviale sur canal à grand gabarit (péniches de 1 000 à 4 000 tonnes) : « notre objectif est de passer la part de notre transport fluvial pour la vente de nos produits de 50% en 2010, à 75% en 2020 : c’est notre petit plus, notre touche verte, en quelque sorte ». Une touche qui ne manque pas de séduire, puisque la politique en faveur du report de modalité vers la voie fluviale et la voie ferrée, est d’actualité…
Le crédit n’a pas été facile à décrocher. Mais ils y sont arrivés.
Et aujourd’hui, c’est sans regret !