Coca-Cola mise sur l'industrie du recyclage

 S’il est un sujet très tendance en la matière, c’est bien ce qu’il est convenu d’appeler l'économie circulaire ; au demeurant, elle sera à l’honneur dans le cadre de la conférence environnementale qui se tiendra bientôt. Cela n’empêche évidemment certaines entreprises de faire des choix judicieux, au nom de l’économie intelligente : éviter des dépenses permet de mieux maitriser les coûts, une logique à laquelle Coca-Cola est attachée, via le recyclage : la firme a notamment investi plusieurs millions d'euros visant la création d'une usine basée en Cote d'Or...

 A l’échelle européenne, Coca-Cola vise 170 millions de consommateurs ; pour ne citer que notre pays, on estime qu’un milliard (au moins) de bouteilles atterrissent là où il ne faudrait plus. Résultat : même pas 50% des bouteilles sont recyclées.
D’où la volonté de mettre le paquet et d’afficher un objectif ambitieux : Zéro Déchet en 2020.
Et de Un le poids des bouteilles et canettes, a été réduit de 10% en 10 ans.
Et de Deux : 25 % des bouteilles sont désormais en PET recyclé.
Le troisième moteur de cette politique volontariste est passé par l’innovation, à savoir des emballages produits à partir de matériaux d'origine végétale pour environ 22,5 % des plastiques utilisés par la marque. Au demeurant, l’entreprise travaille, via la R&D sur la deuxième génération. L’ambition d’aller de l’avant n’empêche pas la prudence : réduire le poids des bouteilles a aussi ses limites technologiques, a d’ailleurs rappelé le responsable développement durable de Coca-Cola Entreprise en France, Arnaud Rolland.
Il reste que le recyclage est très officiellement à l’honneur, contrairement à ce que pratiquent d’autres embouteilleurs. Au demeurant, on a constitué une équipe spécifique pour œuvrer dans ce domaine. Il faut dire que si les trois quarts de nos compatriotes déclarent volontiers effectuer un tri scrupuleux, force est de constater que le compte n’y est pas, dès lors que l’on fait l’inventaire de poubelles.

Dans ce contexte, le groupe a lancé une étude avec l'université britannique d'Exeter, laquelle durera 6 mois ; c'est en octobre que les résultats du projet Exeter doivent être dévoilés et permettront de proposer et d'explorer des pistes à suivre. Pour l'heure, des foyers français et anglais seront étudiés à la loupe, histoire de savoir et mieux comprendre pourquoi décide-t-on de recycler ou non? Quels sont les freins au tri des déchets d'emballages? Une opération qui est jugée de première importance par la marque puisque le consommateur est une pièce maitresse dans le schéma du tri puis du recyclage (pour recycler, il faut en effet de la matière et un approvisionnement régulier). Or… il apparaît que moins d’un jeune sur deux pratique le tri… Selon Coca Cola, il faut renverser cette tendance ; d’où l’utilisation de Facebook : un jeune peut afficher sa photo alors qu'il trie et la partager avec ses amis…

La sensibilisation est évidemment importante mais ne suffit pas : Coca-Cola investit dans l'industrie en participant à la création d'une joint-venture appelée APPE, Artenius PET Recycling, installée à Sainte-Marie-la-Blanche près de Beaune en Côte d'Or. Le groupe a investi 6,5 millions d'euros, dont 2,2 millions d'euros dans une nouvelle ligne de recyclage ; de la sorte, l'usine sera à même de traiter 20 000 tonnes supplémentaires de matières plastiques, provenant des bouteilles en PET. Cette nouvelle vision limitera évidemment les importations de matières dédiées à la fabrication des emballages, avec à la clé, la garantie d'un approvisionnement sécurisé.
Un programme de recherche "dans les nouvelles technologies de pointe en matière de recyclage" est également à l'ordre du jour dans le cadre de ce partenariat.