Co-compostage de déchets végétaux et de lisier de porc : inauguration de la première plate-forme en France

Le 25/10/2005 à 18:24  

Co-compostage de déchets végétaux et de lisier de porc : inauguration de la première plate-forme en France
Cochons Le 22 octobre dernier était inaugurée dans la Vienne, la première plate-forme de co-compostage de déchets végétaux et de lisier de porc en présence de Ségolène Royal, Présidente de Région et de Jacques Deschamps, Délégué Régional de l’ADEME. Le GAEC s’est engagé à composter sur cette installation uniquement les lisiers de l’exploitation agricole avec les co-produits végétaux provenant de collectivités et d’entreprises du paysage du secteur.

A l'origine du projet, Messieurs Debien et Sabourdin sont associés au sein du GAEC de la Baie des Champs à Sèvres-Anxaumont : ce groupement gère un élevage naisseur-engraisseur de 190 truies et cultive près de 300 hectares de céréales (colza, blé, orge et maïs), dont 80% de la récolte est destinée à l’alimentation de l’élevage. Au total, l’activité d’élevage des 1 700 animaux génère annuellement 4 000 m3 de lisier.
Le GAEC s’est engagé à composter sur cette installation uniquement les lisiers de l’exploitation agricole avec les co-produits végétaux provenant de collectivités et d’entreprises du paysage du secteur.
Cette opération constitue la première réalisation régionale associant les déchets des collectivités locales, d’associations d’insertion, de professionnels du paysage et d’une activité agricole d’élevage.

A ce titre, elle constitue un site pilote pour le Poitou-Charentes.

La plateforme de compostage, d’une surface de 3 500 m² est dimensionnée de façon à accueillir annuellement 1 000 m3 de lisier (soit ¼ de la production de l’atelier) en mélange avec 1 500 tonnes de déchets végétaux provenant essentiellement des déchèteries de la Communauté de communes de Vienne et Moulière et d’activités paysagistes.

Les 1 500 tonnes de compost produit annuellement trouveront un débouché agricole direct sur des cultures grées par le GAEC (70 hectares nécessaires) dans le cadre du plan d’épandage actuel. Outre son rôle d’amendement organique à pouvoir fertilisant, le compostage de lisier contribue, grâce à la stabilité du compost, à limiter le risque de lessivage de l’azote dans le sol.

Il permet également de détruire les germes pathogènes contenus dans le lisier et de diminuer les odeurs lors des épandages. Grâce au caractère inodore du compost de lisier, les exploitants du GAEC vont également pouvoir fertiliser sans risque des parcelles proches de riverains en alternative à l’apport d’engrais chimique.

En outre, les gérants du GAEC de la Baie des Champs, sont membres des l’Association des agriculteurs composteurs de France et respectent à ce titre la charte de bonnes pratiques du compostage en agriculture.

Le GAEC, propriétaire du foncier du terrain sur lequel l’installation est construite est le maître d’ouvrage de l’opération. Toutefois, une société civile d’exploitation agricole (SCEA) a été créée cette année pour la gestion du centre de compostage et la perception des recettes de prestation de service (traitement des déchets verts ou des bio déchets).

En complément, le GAEC fait appel à un prestataire pour les opérations de broyage et de criblage ainsi qu’à la Fédération départementale coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA) 86 (Vienne) pour le retournement ders andains.

Suite aux requêtes de l’Ademe, afin de prévenir des risques de nuisances olfactives, l’acquisition de bâches en gore-tex pour couvrir les andains en fermentation ainsi que la mise en place d’un dispositif d’aération forcée ont été prévus. Un engagement clair des associés a été formulé à cet effet dans la lettre d’intention.

Coût et financement

Le coût prévisionnel de l’opération a été estimé à 388 880 € HT.

Il comprend d’une part les travaux de génie civil (aire de compostage en enrobé, fossé drainant et lagune de stockage des eaux usées, réseaux divers…) et d’autre part les équipements de compostage (chargeur, pont bascule, retourneur d’andains et dispositif d’aération forcée en options, métrologie de suivi d’actualité…).

Le plan de financement a été arrêté comme suit :

FRME3D (Ademe + Région) = 77 206 €, soit 20%

Département de la Vienne = 58 332 €, soit 15%

Autofinancement = 253 342 €, soit 65%.

Le montant de la participation Ademe Région dans le cadre du FRME3D a été validé à hauteur de 77 206€ par décision de la commission permanente du 15 novembre 2004.

Un suivi analytique du compost et des parcelles amendées est prévu par la Chambre d’Agriculture de la Vienne en lien avec l’Ademe. Un soin particulier sera notamment apporté au suivi des bilans azotés et phosphorés, au regard des rôles attendus du compost (rôle de fertilisation et d’amendement, rôle de limitation, du lessivage de l’azote dans le sol). Dans cette perspective, le GAEC s’est engagé également à s’équiper d’un logiciel d’enregistrement des pratiques agricoles.

Pour la réalisation de ce suivi, dont le coût est estimé à 14 000 € TTC, une subvention de 9 800 € a été allouée au GAEC de la baie des Champs par décision de la Commission permanente du 11 juillet 2005, soit un financement à hauteur de 70%.

Au final, cette opération d’investissement constitue la première réalisation régionale associant les déchets des collectivités locales, d’associations d’insertion, de professionnels du paysage et d’une activité agricole d’élevage.

A ce titre, elle constitue un site pilote pour le Poitou-Charentes.