Climat : les déchets de bois, source de méthane
Etant donné le réchauffement climatique, les scientifiques cherchent constamment les nouvelles sources de gaz à effet de serre (GES)... et les trouvent ! Des chercheurs à l'Institut des Plantes et de l'Ecologie Animale, qui dépend de l'Académie des Sciences russe, ont ainsi découvert que du méthane est produit suite à la décomposition du bois. Damned !...
En général, la décomposition des débris en bois aboutissent à la génération de dioxyde de carbone (CO2) comme gaz à effet de serre. Mais on a découvert que quand le bois est décomposé par des moisissures, un autre gaz est produit : le méthane. Les chercheurs l'ont découvert en utilisant un analyseur infrarouge. Le méthane est présent dans le bois de construction aussi, avec une concentration 5 fois supérieure à celle du dioxyde de carbone.
Ce résultat ne semble pas surprenant pour les chercheurs. Le méthane est synthétisé par des bactéries anaérobies diverses incluant l'archaea méthanogène (voir ici) : elles peuplent le bois vivant et restent dans le bois de construction. Cependant, les bactéries seraient incapables de synthétiser le méthane sans l'aide des moisissures pourrissant le bois qui ont les ferments décomposant la cellulose et la lignine ; les substances résultantes sont utilisées par les bactéries.
Les chercheurs croient que la symbiose développée est unique car elle inclut des organismes apparemment incompatibles : moisissures aérobiques et bactéries anaérobies. Cette symbiose est possible en raison du fait que le champignon grandit et respire dans 2 médias : son mycelium est placé dans le bois dans un environnement anaérobie où la cellulose et la lignine sont décomposés.
On estime à 6 mégatonnes l'émision annuelle de méthane dans les forêts de Sibérie, et environ 40 mégatonnes dans toute la Russie, grâce à ce procédé. Cette découverte est importante dans un contexte de réchauffement climatique, où le méthane est l'une des principales menaces.