Claude Dauphin quitte la scène du courtage et du recyclage
Fils d'un récupérateur de belle renommée, qui était l'un des rares, si ce n'est le seul du moins à l'époque, à fleurir son chantier de ferrailles, mais également à l'avoir bétonné quand ce n'était pas obligatoire, il a évolué dans le négoce des matières premières et fondé Trafigura. Au décès de son père, il a récupéré et favorisé le développement de l'entreprise familiale, spécialisée dans le recyclage des ferrailles et métaux... Il est décédé hier, à l'age de 64 ans, des suites d'une douloureuse maladie...
Né en 1951, à Houlgate dans le Calvados, Claude Dauphin a évolué depuis sa plus tendre enfance, dans le monde de la récupération et du recyclage des ferrailles et métaux. Fondée par son grand père, il y a un peu plus d’un siècle en Normandie, reprise et développée par son père, Guy Dauphin, un homme d'exception qui n'imaginait pas son chantier autrement que fleuri, bétonné, balayé, et bien ordonné, tant il était fier de son métier, l'entreprise a perduré au décès de son dirigeant, et s'est développée : en 1992, Claude reprend la société basée dans le Calvados, pour étendre les activités de ferrailles, au traitement des déchets recyclables. Avec une volonté de fer, il n'aura de cesse que de développer, via une croissance externe d'abord concentrée sur l'ouest de notre pays, puis étendue à l'ensemble du territoire (GDE s'étant même offert Recylux), l'entreprise familiale qui dispose aujourd'hui de plus de 80 sites occupant plus de 1 100 collaborateurs.
Il faut dire que lorsque la plupart de ses contemporains décidaient de former leur descendance au sein de l'entreprise, Guy Dauphin a choisi d'envoyer son fils à l'étranger, afin de se former à autre chose que la récupération classique : il se fait un nom comme courtier auprès de Marc Rich, fondateur de Marc Rich AG, une "célébrité" dans son domaine d'activité ; à seulement 25 ans, Claude prend la tête du département pétrole. Il fonde en 1993, avec Éric de Turckheim, la compagnie de courtage pétrolier Trafigura, une société issue d'une scission avec un groupe d'entreprises dirigé par Marc Rich. Trafigura, l'un des leaders mondiaux du négoce de matières premières (pétrole, métaux et minéraux), est d'ailleurs aujourd'hui le 3e groupe mondial en matière de négoce pétrolier, derrière Vitol et Glencore.
32e fortune de France, avec un patrimoine évalué à 1,4 milliard de dollars en net (selon le magazine Forbes), le très discret et très actif homme d'affaires est décédé hier, à Bogota où il inspectait de nouveaux locaux de Trafigura. Atteint d'un cancer, il avait démissionné de la direction générale de Trafigura en 2014 pour suivre un traitement médical, mais était resté président exécutif et continuait de voyager.
Il n'avait que 64 ans et laisse une épouse et trois enfants.
A sa famille et à ses proches, la rédaction adresse ses sincères condoléances.