Cher : top départ de la valorisation du biogaz, à Saint-Palais

La capacité des équipements installés ne suffisant plus à absorber la production de gaz du site, Veolia fait appel à la Wagabox®, développée par Waga Energy, créée en 2015, pour valoriser le biogaz du centre de stockage de déchets non dangereux de Saint-Palais dans le Cher. Grâce à l'installation de cette technologie, l'exploitant produit désormais du biométhane, substitut renouvelable du gaz naturel, qui est injecté directement dans le réseau exploité par GRDF, ce dernier alimentant depuis le 6 novembre dernier, 3 000 foyers en énergie et évitant l’émission de 4 000 tonnes de CO2 par an, tandis que les nouveaux équipements étaient inaugurés en cette fin de matinée.
La fermentation des matières organiques sur les sites de stockage produit en effet un gaz complexe, composé principalement de méthane mais aussi d’air et d’impuretés : les opérateurs ont l’obligation de le capter pour éviter les émissions de gaz à effet de serre. Certains se contentent de le brûler dans des torchères, et d’autres, à l’image de Veolia, s’efforcent de le valoriser : depuis 2011, le site de Saint-Palais est équipé de micro-turbines qui produisent de l’électricité injectée sur le réseau EDF ; la capacité de ces équipements ne suffisant plus à absorber la production de gaz du site, Veolia a fait appel à Waga Energy pour déployer une solution de valorisation nouvelle et plus performante.


Il s'agit d'une technologie de rupture pour la valorisation du biogaz des déchets ménagers, et concrètement d'une unité capable d’extraire le biométhane de ce mélange gazeux complexe, saturé de dioxyde de carbone, d’azote, d’oxygène et d’impuretés. « Le traitement s’effectue en deux étapes : le biogaz émis par les déchets est d’abord filtré par des membranes pour extraire le dioxyde de carbone et les impuretés. Il est ensuite refroidi à température cryogénique pour séparer le méthane de l’azote et de l’oxygène.
La qualité du biométhane produit est analysée en continu par un dispositif mis en place par GRDF au niveau du poste d’injection. Toutes les deux minutes, des échantillons de gaz sont prélevés et soumis à une analyse par chromatographie (séparation des molécules). Si le résultat de l’analyse devait se révéler non conforme avec l’attendu, l’injection de gaz serait automatiquement stoppée ».
In fine, ce process valorise 90 % de l’énergie contenu dans le biogaz, « soit trois fois plus que les solutions consistant à le brûler pour alimenter une turbine et produire de l’électricité ».

« Notre métier consiste à transformer des déchets en ressources, matières premières recyclées ou énergie. Cette collaboration avec Waga Energy en est un parfait exemple », a complété Bernard Harambillet, Directeur général de l’activité Recyclage & Valorisation des déchets de Veolia en France. « Les déchets des habitants et des industriels sont transformés en Biogaz, qui se substitue à du gaz naturel, pour alimenter en énergie 3000 habitants en proximité du site. C’est un bel exemple d’économie circulaire dans un territoire qui permet aussi d’éviter l’émission de 4000 tonnes de CO2 par an ».

« Cette nouvelle injection de biométhane dans le réseau de distribution public de gaz est une preuve de plus que le gaz renouvelable est aujourd’hui une réalité. C’est la seconde dans le département du Cher et beaucoup d’autres sont programmées. Ce territoire sera un des premiers à atteindre la part de 30% de gaz vert dans les réseaux, et ce, bien avant 2030, l’objectif ambitieux, mais réaliste, que s’est fixé GRDF », complétait Christelle Rougebief, Directrice Clients Territoires Centre-Ouest de GRDF.
