Le colloque dédié à la récupération de la chaleur fatale, organisé le mois dernier en collaboration avec l’ATEE Ile-de-France et en partenariat avec la FNCCR (Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies), a été l’occasion pour l’Ademe Ile-de-France de mettre en avant l’étude relative aux potentiels de production et de valorisation de chaleur fatale en Ile-de-France (voir notre article). Elle démontre que la récupération de chaleur fatale représente un vrai potentiel d’énergie pour la région, qu’il faut développer et valoriser...
Par chaleur fatale, on entend une production de chaleur dérivée d’un site de production, qui n’en constitue par l’objet premier, et qui, de ce fait, n’est pas nécessairement récupérée. Face aux enjeux de la transition énergétique et à un secteur Industrie qui représente plus de 20% des consommations énergétiques de la France, les énergies renouvelables et de récupération représentent un véritable défi en Ile-de-France. La récupération de chaleur fatale s’inscrit d’ailleurs dans l’une des 3 priorités régionales fixée par le SRCAE (Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Energie) francilien. Elle se traduit entre autres par l’objectif de multiplier par 5 la quantité de chaleur et de froid renouvelables et de récupération livrée par les réseaux de chaleur et de froid à l'horizon 2030.
Forte de cet objectif, l’Ademe a ainsi réalisé une étude visant à définir une stratégie de récupération de chaleur fatale. Elle a identifié 4 types de sites de production qui représentent des potentiels d’énergie de récupération de la chaleur en Ile-de-France : les eaux usées ; la chaleur fatale issue des procédés industriels ; les unités d’incinération de déchets non dangereux (UIDND) ; les data centers. L'étude révèle que le potentiel de chaleur fatale de la région est prometteur, puisqu’elle dispose d’un gisement d’énergies renouvelables important : un gisement maximal de chaleur fatale de 26.500 GWh, avec un potentiel valorisable de 6.500 GWh et un potentiel éligible de 900 GWh qui concerne une trentaine de projets concrets.
Alors que l'Ile-de-France région bénéficie d’un important gisement, l’étude a démontré qu’une partie de ce total était potentiellement valorisable. Pour rendre compte de l’adéquation entre la ressource et la demande, il a été identifié 2 étapes inhérentes au processus de valorisation :
D’autre part, le gisement restant est comparé aux besoins externes que sont les bâtiments et les réseaux de chaleur à proximité afin de déterminer le potentiel valorisable. En effet, la prise en compte des contraintes liées à la demande d’énergie, c’est-à-dire la proximité entre les consommateurs potentiels et les producteurs de chaleur fatale, réduit considérablement le gisement.