Centre de tri : un de plus…
Ce n’est pas parce qu’on a inauguré le centre la semaine dernière qu’on débute en matière de tri : de fait, la première expérience dans ce domaine remonte à 1996 à Fruges puis à Buire-le-Sec avant la construction par la communauté de communes Val de Canche et d'Authie (CCVCA), en 1999, d'un atelier relais à la ZAC de Beaurainville, loué 80 000 euros l'année.
Le centre de tri manuel était géré via un budget annexe de la CCVCA, étant entendu qu’en 2000, les communautés de commune de Fruges et de l'Hesdinois ont rejoint le groupe.
Cette structure a employé jusqu’à 87 personnes, soit 13 titulaires, 5 CDD et 69 emplois aidés (emplois aidés de réinsertion). « Une situation ingérable et parfaitement illégale quant aux conditions de travail », confirme Paul Fournier.
2003 est l’année d’un virage important : on monte un centre de tri dont le but est d'assurer la prestation à pas cher pour le contribuable, tout en veillant à limiter les transports.
En 2004, la communauté de communes Opale Sud rejoint « le club ». Il est bon de préciser que le rôle du comité syndical est d'assurer le fonctionnement du centre de tri mais aussi la gestion des marchés des produits de déchetterie ainsi que le marché, le traitement et le suivi des ordures ménagères ; « ces deux dernières actions étant assurées gracieusement par le SMTT au profit des collectivités adhérentes », précise le président.
Bref : il est arrivé un moment où l’affaire était entendue… Le fonctionnement hors la loi du centre existant, la volonté de préserver l'emploi, la nécessité de mettre en place un système économique, mais moderne et confortable pour les employés, ont abouti au choix des élus du syndicat mixte de se lancer dans la construction d’un centre de trio mécanisé et non pas automatisé, d'une capacité de 8 000 tonnes en un poste. Sur 7 500 tonnes de déchets entrants, on enregistre que 10 % de refus de tri ; en d’autre terme, on sort 6 750 tonnes de produits à recycler au profit des collectivités. En l’état actuel des choses, la capacité de l’installation est suffisante y compris pour traiter les déchets d'autres communautés de communes se trouvant à 30 ou 35 km alentours.
Implanté sur un terrain, pour un euro, à Beaurainville, il est la propriété de 4 communautés de communes, membres du syndicat au prorata de leur population ; chacune paie le traitement à prix coûtant, perçoit de l’argent provenant de la revente des matériaux, mais aussi des aides distribuées par l’éco-organisme dédié à la valorisation des emballages.
Il a fallu débourser 5 364 000 euros HT pour s’offrir l’installation et ce via les inévitables subventions (2 236 130 euros), l’autofinancement (1 000 000 euros) et enfin, un emprunt (2 250 000 euros) à rembourser sur 30 ans.
Le centre de tri tourne depuis l’été dernier ; il occupe 21 titulaires et 8 à 10 contrats aidés, étant entendu que rien n’est figé : « il peut y avoir encore de l'embauche. Cela dépendra des marchés », a indiqué Paul Fournier.