Centraco : le redémarrage du four d'incinération autorisé
L’installation Centraco, exploitée par Socodei sur la plateforme de Marcoule (Gard, 30), est arrêtée depuis le 12 septembre 2011, après l’accident industriel grave survenu dans l’unité de fusion qui avait causé le décès d’un salarié et blessé 4 autres personnes, dont une grièvement (voir notre article). Par décision en date du 27 septembre 2011, l’ASN avait soumis à son autorisation préalable le redémarrage des fours de fusion et d’incinération de l’installation...
Conformément aux dispositions de cette décision, l’exploitant a remis à l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) les éléments permettant de justifier que le redémarrage du four d’incinération s’effectuerait dans des conditions de sûreté satisfaisantes. En particulier, Socodei (Société pour le conditionnement des déchets et des effluents industriels, une filiale du Groupe EDF) a communiqué les premiers résultats des opérations de vérification de l’installation avant redémarrage, portant notamment sur l’état des équipements nécessaires à la sûreté du four d’incinération ainsi que les conclusions du réexamen des situations à risque d’explosion dans l’unité d’incinération. A l’issue de l’instruction menée avec l’appui de son expert technique, l’Autorité a considéré que les éléments transmis étaient satisfaisants.
Par ailleurs, une inspection de l’ASN a eu lieu le 28 juin dernier afin de vérifier que l’exploitant avait mis en œuvre les dispositions techniques et organisationnelles permettant de prévenir l’occurrence des situations à risque d’explosion. Les conclusions de l’inspection ont montré que les opérations préalables au redémarrage de l’incinérateur ont été réalisées conformément aux dispositions de sûreté.
En conséquence, l’ASN a autorisé Socodei, ce 29 juin 2012, à procéder au redémarrage du four d’incinération, sous réserve de la transmission, avant introduction des déchets dans l’incinérateur, du bilan complet des opérations de vérification portant sur l’état conforme des équipements nécessaires à la sûreté du four. L’Autorité a également demandé à la filiale d'EDF des précisions sur l’ordre dans lequel les déchets en attente de traitement vont être introduits dans l’incinérateur, afin de privilégier le traitement des déchets prioritaires compte tenu des enjeux associés. L’unité de fusion, quant à elle, reste à l’arrêt ; l’enquête judicaire ouverte à la suite de l’accident, à laquelle l’ASN participe en qualité de "sachant", se poursuit sous l’autorité des juges d’instruction.