Cemex, VNF et CNR naviguent de concert
La société Cemex, Les Voies Navigables de France (VNF) et la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) ont signé le 8 octobre un contrat de partenariat qui a pour objectif de favoriser le développement de la logistique fluviale, dans la droite ligne du Grenelle de l’Environnement.
Privilégier l’utilisation de la voie d’eau et des barges afin de réduire fortement les émissions de CO2 liées au transport de granulats (déchets de BTP recyclés)…
À l’heure où le développement de modes de transport alternatifs des marchandises constitue l’un des axes préconisés par le Grenelle de l’Environnement, le contrat de partenariat signé, le 8 octobre, entre CEMEX, Voies navigables de France (VNF) et la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) est le fruit d’une collaboration exemplaire entre des organismes publics et une société privée. Elle inscrit un ensemble d’engagements pris par les 3 parties en faveur d’une politique de transport innovante et respectueuse de l’environnement : mise en place de solutions logistiques inventives, renouvellement accéléré du matériel, formations et incitations à l’emploi dans le domaine du fluvial, aide au développement des structures et des sites, communication dynamique et étayée… Il symbolise la volonté de ces trois partenaires de mettre leurs compétences au service d’un projet commun, en faveur du développement durable.
Depuis des années déjà, le cimentier , l’un des principaux acteurs mondiaux de l’industrie des matériaux de construction, place le développement durable parmi ses priorités. En France, la société Celmex dispose d’une structure de logistique fluviale constituée, notamment, de 150 barges, pousseurs et automoteurs, ainsi que de 10 ports en Ile-de-France. 3,4 millions de tonnes de granulats et de gravats issus de la construction transitent chaque année grâce à sa logistique fluviale.
Dans ce cadre, le transport des matériaux est un élément stratégique de la limitation des nuisances. En Ile-de-France, un véritable dispositif alternatif au « 100 % camion » a été mis en place : 85 % des granulats sont livrés aux centrales à bétons franciliennes du cimentier par voie d’eau.
Dix ports de transit de matériaux, dont 5 ayant obtenu la certification ISO 14 001, et près de 150 barges, pousseurs et automoteurs… sa politiqueen matière de transport par voie fluviale est volontariste et historique, et elle s’inscrit en harmonie avec les actions menées par VNF et la CNR dans le cadre de ses plans.
En effet, ces 2 partenaires sont des acteurs majeurs de la voie d’eau. Etablissement public sous tutelle du ministère du Développement Durable, VNF gère, exploite et modernise 6700 km de voies navigables en France. Le Grenelle de l’environnement a fixé un objectif de 25 % de transfert de fret sur les modes alternatifs à la route d’ici 2020. Défi majeur à relever, pour tous les acteurs des chaînes logistiques concernées. A ce titre, VNF impulse et anime des actions, des rencontres, des contrats, des aménagements… y compris avec des structures très impliquées et elles aussi moteur en matière de report modal.
Concessionnaire du Rhône depuis plus de soixante-quinze ans, la CNR développe la navigation conformément à l’une de ses 3 missions historiques. Elle a créée une voie navigable à grand gabarit de 330 km reliant Lyon à la mer Méditerranée jalonnée par 29 sites industriels et portuaires dont le port de Lyon Edouard Herriot, premier port intérieur français pour le trafic de conteneur. La navigation et le développement de la voie d’eau sont une des priorités des Missions d’ Intérêt Général que mène la CNR. Sur la période 2004-2013, elle y consacre 128,6 millions d’euros.
Déjà en 2004, un accord-cadre avait été signé entre VNF et l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem). Il posait les bases d’un partenariat qui, aujourd’hui, est officialisé entre Cemex, VNF et CNR. Les objectifs du Grenelle de l’environnement sont ambitieux ; et pour les 3 partenaires, les atteindre implique une vision à long terme.
Pour les acteurs de ce contrat, il s’agit aujourd’hui tout autant de gérer l’existant dans les meilleures conditions que de privilégier les projets qui permettront d’accroître le trafic fluvial. Deux exemples témoignent de cette politique :
dans le bassin Séquanien, la plate-forme multimodale (fer, eau, route) de Marolles-sur-Seine était inaugurée il y a tout juste un an. Infrastructure modèle, située à un emplacement stratégique, elle permet de développer le transport des matériaux de la Haute Seine vers Paris ;
dans le bassin Rhodanien, la collaboration de Cemex et de la CNR permet d’envisager, à terme, la création d’une logistique fluviale reposant sur plusieurs plates-formes multimodales. Le trafic potentiel sur cette région pourrait, d’ici la fin de la prochaine décennie, avoisiner le million de tonnes par an.
Et de rappeler qu’1 convoi fluvial = 200 poids lourds... Un convoi fluvial de 5 000 tonnes représente en effet 200 semi-remorques en moins sur les routes franciliennes et consomme trois fois moins d’énergie que le transport ferroviaire et cinq fois moins que le transport routier.