Cauval Industries pourrait bientôt se recycler
« L'année 2011 restera une année très difficile », avait déclaré Gilles Silberman, vice-PDG de Cauval Industries. Entre le conflit avec Conforama, suite à sa reprise par Steinhoff (fort heureusement réglé) et la crise, le numéro un de l'ameublement français subit « un climat difficile », ce qui n’a pas empêché la société d’avancer et de boucler projets fondamentalement importants tels que la nouvelle usine Tréca de Mer (Loir-et-Cher) et une usine Dunlopillo à Limay (Yvelines), suite à la cession de celle de Mantes-la-Jolie.
Parce que le groupe se lance dans un nouveau métier : le recyclage, et ce concrètement via son usine de Flaviac (Ardèche) convertie, depuis 2012, au recyclage des matelas, sommiers, canapés...
L'heure étant aux difficultés du côte de bar sur Aube, on vient de connaitre un petit vent de panique... « Différents propos ont pu laisser à penser que le conseil général de l'Aube se désintéresserait de la situation de l'entreprise Cauval à Bar-sur-Aube et, par conséquent, du sort de ses salariés. Nous tenons à apporter les précisions suivantes, a déclaré Philippe Adnot : nous avons toujours été attentifs. La meilleure preuve qui soit : en 2010, avec la communauté de communes, le conseil général avait prévu de financer la construction d'un bâtiment pour accueillir un projet de production et de logistique - projet que Cauval a finalement abandonné au dernier moment. »
La situation actuelle de Cauval industries dans la région est sans équivoque : son endettement, ses difficultés sur le marché, ne laissent personne indifférent ; pour autant précise l’élu, « très clairement, nous avons indiqué que cela dépassait les possibilités financières du conseil général » et que « compte tenu de la gravité de la situation, cela ne peut que relever de l'action de l'État ».
Et d’ajouter qu’il est « très favorable » au projet de recyclage : « en tant que parlementaire, je me suis engagé pour créer les conditions du financement du recyclage dans l'industrie de l'ameublement. Le conseil général est prêt à participer à cette activité innovante - mais seulement aux côtés de la Banque d'investissement et d'Oséo. Et, bien sûr, avec les autres partenaires »...
Et c'est vrai que le recyclage peut être une belle porte pour s'en sortir...
Le patron de Cauval l'a bien compris en lançant sous sa marque phare (Dunlopillo), un premier matelas issu de matériaux recyclés. Une avancée technologique et écologique inédite en France commercialisée d’abord en exclusivité dans les magasins But.
« C’est un grand jour pour Dunlopillo et surtout une grande première mondiale pour l’industrie du meuble », a d'ailleurs déclaré courant octobre, Gilles Silberman. Sur un marché où l’innovation a du mal à se faire une place, le leader du secteur se démarque avec une ligne inédite de literie éco-conçue. Fraichement sortie de son usine Ecoval de Flaviac reconvertie dans cette nouvelle façon dee vivre le métier, via l’écoconception, cette gamme « véritablement verte » et « 100 % made in France » intègre un nouveau matériau composite, baptisée l’Ecogen.
Le moins que l'on puisse en dire, c'est que c'est bien vu! Ne serait-ce que parce la filière s’apprête à inaugurer son éco-organisme, mais aussi parce que d'autres secteurs tels que l’automobile ou le BTP, pourraient faire leurs choux gras de ce nouveau matériau, qui se décline sous deux formes de mousse qui pourront sans doute être développées pour prendre la forme de fibres dédiées au garnissage des plateaux des matelas.
Commercialisé à un prix tout doux, depuis le 23 octobre en exclusivité chez But, dirigé par Régis Schultz, qui s’est associé avec diligence à ce projet en proposant depuis juillet (c'est une première pour un distributeur, il est bon de le souligner) la reprise des anciens matelas contre un bon d’achat de 30 euros.
Le constat est là : pas question de roupiller! 1500 matelas sont ainsi récupérés en moyenne par semaine...
Il se pourrait que ce nouveau produit soit bientôt commercialisé par d'autres enseignes... Mais là n'est pas la question. « Aujourd'hui, l’usine de Flaviac est la seule unité de fabrication de matelas de ce type, avec une capacité de production de 400 à 500 000 matelas par an ». Nul doute que si ça marche, Gilles Silberman, aura très envie d'en ouvrir d'autres... Et pourquoi pas à Bar sur Aube???