Cauchemar informatique en Afrique

Le 10/02/2006 à 14:24  

Cauchemar informatique en Afrique

Déchets informatiques L'Afrique est le continent le moins équipé en matériel informatique sur le globe, mais pourtant il serait en passe de devenir le plus pollué à cause de ce phénomène d'inflation de consommation des produits électroniques . On ne peut pas faire plus paradoxal...

C'est une organisation luttant contre "le commerce toxique" dans le monde, la BAN (Basel Action Network), qui tire une fois de plus la sonnette d'alarme : plus de 500 containers de matériel informatique d'occasion arrivent chaque mois au Nigeria, pays devenu malgré lui le symbole du problème du recyclage des produits informatiques en Afrique. Selon cette ONG, 75% de ce matériel est inutilisable, et il est du coup détruit dans des conditions nuisant à la santé des populations riveraines des décharges compte tenu du manque de réglementations liées à la protection de l'environnement.

Pire, les déchets nocifs entreposés contaminent les nappes phréatiques, ce qui dans le futur pourrait engendrer un problème majeur de santé publique si rien n'est fait pour enrayer l'empoisonnement des eaux.

Dans les pays occidentaux, origine des matériels exportés , la prise de conscience est encore faible et ne semble pas à l'ordre du jour. La majorité des décideurs affirment que ce matériel usagé de seconde main est utile pour le développement des pays du Tiers Monde mais faudrait-il encore identifier précisément le pourcentage des produits usagés qui ne sont en réalité que des déchets.

Et si derrière cette présentation, se cachait une autre réalité économique : pour l'organisation BAN, il ne s'agit que d'une excuse pour faire des économies et ne pas avoir à payer le coût de retraitement assez conséquent de ces déchets. Le recyclage des moniteurs est estimé par exemple à 10 euros l'unité.

En tout cas, voilà bien un secteur où les producteurs ont tout à gagner à s'investir, contrôler, et à faire progresser le recyclage de leurs produits au risque de voir leur crédibilité atteinte.