CasquEthic : pour recycler le plastique

Le 24/02/2016 à 21:22  

CasquEthic : pour recycler le plastique

Homme de chantier Les casques de sécurité ont une durée de vie, aussi. Composé de plastique rigide (chaque unité est composée d'environ 300 g de plastique qui pourrait être transformés en granulés puis être commercialisés), mais pas seulement, ils sont recyclables dès lors que l'on organise leur collecte. C'est en cours... grâce à une récente initiative qui a vu le jour...

Les textes réglementaires obligent très clairement à recycler ce qui peut l'être, étant entendu qu'il est des objets pour lesquels rien ou presque n'est organisé à ce jour. C'est le cas de certains équipements individuels de protection, comme les casques de chantier, alors que les déchets du BTP seront assujettis à un taux de recyclage de 70% à l'horizon 2020.
De plus, législation sécurité oblige, chaque casque a  en principe une durée de vie fixée par la règlementation ; les casques devraient donc être réformés en temps et en heure, ce qui n'est pas toujours le cas. Sans compter que ceux qui sont accidentés finissent le plus souvent dans la benne à déchets puisqu'aucune filière spécifique n'a été mise en place pour en favoriser le recyclage, quand bien chaque casque de chantier est composé d'environ 300 gr de plastique, ce qui n'est pas quantité négligeable : cette matière pourra être transformée en granulés puis revendue.

Créée en 2010 par Franck Binoche, installée à Rueil-Malmaison dans les Yvelines, Triethic, une entreprise misant sur l'insertion (elle emploie actuellement 14 personnes, dont 6 en situation de handicap), s'est donnée comme objectif d'organiser la collecte et le recyclage des déchets tertiaires : elle a tout récemment proposé aux entreprises du BTP une solution possible afin que les casques de sécurité à porter obligatoirement sur les chantiers, puissent bénéficier d'un recyclage effectif. Le gisement serait compris entre 250 000 et 500 000 unités, alors que le secteur du BTP emploie environ 1 200 000 collaborateurs.

C'est ainsi qu'est née l'opération "CasquEthic", laquelle vient d'être officiellement lancée : les professionnels intéressés du secteur ciblé (BTP) remplissent une demande via un formulaire et peuvent donc bénéficier de la réduction de taxe Agefiph ; à la suite de quoi, un bon de commande leur est expédié, lequel doit être retourné signé. Puis, des caisses, concçues spécialement pour cette collecte, sont livrées en conséquence du nombre de casques à récupérer. Une fois celles-ci remplies, il suffit d'adresser une demande d'enlèvement sur site, par mail. Un bordereau d'expédition est délivré : il suffit de le coller sur les contenants. Les caisses vides reviennent chez le client à une date convenue.

Pour ce qui est du démantèlement des casques, tout se passe à l'entrepôt dont dispose l'entreprise. Plastique et textile constituent l'essentiel des matières composant le casque, lesquelles sont parfaitement recyclables : elles seront expédiées vers des filières spécifiques et seront transformées en matières recyclées, lesquelles seront réinjectées dans des fabrications industrielles (le tissus des jugulaires sera transféré vers une association de collecte de vêtements, lorsque les volumes seront suffisants). 
Cette opération permet à Triethic d'ajouter une corde à son arc et de maintenir l'emploi de personnes en situation de handicap. Mais l'objectif affiché est d'ores et déjà de créer  3 à 4 emplois à temps plein de plus, si elle parvient à collecter et à démanteler 250 000 casques par an.
Pour l'heure, la petite entreprise a déjà signé un contrat et vient de livrer son premier chantier en Île-de-France, géré par le groupe Eiffage. Des discussions sont en cours avec des entreprises de belle taille comme « des filiales de Vinci, la RATP et la SNCF », a indiqué le chef d'entreprise, qui rappelle par ailleurs que la démarche RSE intégre progressivement le cahier des charges à respecter dans le cadre des appels d'offres...