Carton ondulé : une année 2007 en demi-teinte
Une fois encore, tout au long de l'an passé, le carton ondulé est apparu comme indicateur avancé à court terme de l’économie : chaque trimestre a annoncé le comportement des indicateurs économiques du trimestre suivant. Ainsi, au regard des chiffres peu dynamiques pour le secteur au 3ème trimestre (voir notre article), une fin d’année 2007 morose semblait se dessiner pour la France. Bingo, divers éléments d’actualité confirmant cette thèse sont apparus : crise financière, crise de confiance dans les institutions bancaires et de crédit, ou encore crise de popularité du Gouvernement liée au pouvoir d’achat...
Le 4ème trimestre fut assez stable pour l'industrie du carton ondulé. Le bilan annuel est un timide 1% en surface, ce qui, avec les allègements de grammages persistants, correspond à la fois à une légère décroissance en volume (- 0,47%) mais aussi à une augmentation du nombre d'emballages mis sur le marché estimée à plus de 2%.
La région sud-ouest, et dans une moindre mesure le sud-est, ont subi des attaques de producteurs de pays voisins bénéficiant toujours de conditions sociales plus favorables et de surcapacités passagères. Il est clair que le différentiel social issu de la structure actuelle de l’Europe est difficilement compensé par les importants efforts de productivité engagés dans la profession. En 2007, cette situation a d'ailleurs provoqué le dépôt de bilan de la plus petite unité indépendante du secteur : MIDI-ECAM, près de Toulouse.
Côté satisfaction, la profession a bénéficié de la forte dynamique exportatrice des producteurs français en 2007 puisqu’ils ont réduit le solde négatif des importations par rapport aux exportations, avec des performances significatives vers la Grande-Bretagne et la Belgique. On notera également que l’économie française dans son ensemble, le carton ondulé en particulier, ont bénéficié de la grande santé de l’industrie allemande.
Le carton ondulé doit apprendre à vivre sur une production stabilisée. Le chiffre d’affaires de la profession a augmenté en 2007 de près de 10%, compensant à peine l’ensemble des hausses du prix de revient, dans une économie réelle devenue inflationniste, les conséquences sur le consommateur final devenant le passage obligé d’absorption des bulles issues du monde de la finance. Transport, papier, amidon ont poursuivi leur tendance inflationniste en 2007. Si la profession dans son ensemble connaîtra une meilleure rentabilité en 2007 qu’en 2006, celle-ci reste insatisfaisante pour une profession qui doit investir, ce qui n’a pratiquement pas été le cas l'an passé.